Stress post-traumatique : quelles sont les personnes à risque ? - Sciences et Avenir Santé
Chaque année, un Français sur dix se rend aux urgences avec un traumatisme à la suite d'un accident. L’immense majorité des victimes n’ont que des blessures légères et quittent l’hôpital rapidement.
STRESS. Mais un accident ne provoque pas que des blessures physiques : plusieurs mois après, de nombreuses personnes souffrent encore de symptômes qui peuvent constituer un véritable handicap. Qu'il s'agisse de maux de tête, de peurs incontrôlables ou encore de douleurs diverses (troubles de la vision, de l’équilibre ou irritabilité). Lorsque ces symptômes surviennent conjointement, on parle souvent de syndrome de stress post-traumatique.
Quelles sont les personnes les plus à risque ? C'est ce qu'a cherché à savoir une équipe de l'Inserm, menée par Emmanuel Lagarde, directeur de recherche au centre de recherche "épidémiologie et biostatistique" de l'université de Bordeaux. Les chercheurs ont publié leurs résultats dans la revue JAMA Psychiatry. En effet, le syndrome de stress post-traumatique, identifié d'abord chez les militaires, reste assez méconnu dans le domaine non militaire.
Les traumatismes crâniens sont à risque
PATIENTS. L’équipe d'Emmanuel Lagarde a étudié le devenir de 1300 personnes admises aux urgences du centre hospitalier de Bordeaux entre 2007 et 2009 pour un traumatisme.
Plus de 500 patients souffraient d’un traumatisme crânien léger lors de leur admission à l'hôpital, les autres de blessures diverses, toutes avec une gravité légère ou modérée. Les chercheurs ont mesuré la survenue de symptômes liés au syndrome de stress post-traumatique.
RÉSULTATS. Chez les non-militaires, ce syndrome survient chez 2 % des personnes blessées, mais ce chiffre passe à 9 % lorsque le traumatisme est crânien. Par ailleurs, il est plus fréquent chez les femmes et chez les personnes ayant eu un accident de la route ou subi une agression.
L’apparition du syndrome de stress post-traumatique est aussi influencée par l’état de santé physique et mental de la victime avant l’accident.
PRISE EN CHARGE. Les chercheurs espèrent que ces résultats permettront aux médecins d'identifier plus précocement les personnes qui pourraient être touchées, via des tests psychologiques par exemple, et d'effectuer un suivi plus précoce du patient lorsque celui-ci présente bien un risque.
Pour les guérir, peu de traitement fonctionnent parfaitement, bien que des antidépresseurs et des thérapies cognitives soient communément prescrits.
Lise Loumé
L'hypnose au bloc opératoire atténue l'anxiété. Journal La Dépêche
À quoi correspondent ces techniques d'hypnose ?
L'hypnose est un type de relation particulière entre le soignant et le patient qui va permettre à ce dernier de modifier une perception douloureuse ou de diminuer un état d'anxiété. Les différentes techniques accompagnent l'anesthésie.
Peut-on faire une séance hypnotique au bloc opératoire ?
Oui, celle-ci a pour but d'aider le patient à mobiliser ses propres ressources pour ne plus percevoir, durant un temps, la douleur et/ou l'anxiété.
Qui la réalise ?
Toute personne qui a reçu une formation ; ici, principalement les infirmières anesthésistes. Lors du staff de programmation hebdomadaire des interventions, chirurgiens et/ou anesthésistes proposent un accompagnement aux patients, en fonction de leurs pathologies, de leur anxiété ou sur demande.
Comment s'organise la prise en charge ?
Elle est réalisée par une équipe pluridisciplinaire et commence dès le transfert du service vers le bloc par les brancardiers, relayés par l'aide-soignant et les infirmiers de bloc. L'accueil est primordial. Le relais est pris par l'infirmière anesthésiste dans le calme, en lumière tamisée, de manière positive et en prenant le temps.
Quelles sont les limites de l'hypnose ?
Il faut le consentement du patient et sa compréhension. La barrière de la langue, le refus du patient ou le manque de disponibilité de l'infirmière sont des contre-indications.
Quels sont les bénéfices pour le patient ?
Une meilleure disposition à l'intervention avec un réveil plus serein et une douleur moindre car le patient ne présente pas d'agitation. Des études démontrent une diminution des besoins en drogues anesthésiques.
Quelles sont les évolutions possibles au CH de Lourdes ?
Mettre en place une rencontre formalisée, la veille de l'intervention, auprès des patients susceptibles de bénéficier d'une séance : exercice d'hypnose à visée de relaxation. L'engagement de l'hôpital dans la poursuite des formations sur l'hypnose est indispensable.
Deux techniques d'hypnose
Deux techniques d'hypnose sont utilisées à Lourdes : conversationnelle et sédation. La première s'appuie sur un détournement de l'attention sur un sujet qui détend le patient à partir de mots positifs, une écoute, une reformulation, une gratification du patient qui captent la concentration. La deuxième est un combiné de l'hypnose conversationnelle avec une anesthésie locale (par exemple, une anesthésie loco-régionale). Bien loin de l'hypnose vue à la télévision, ces techniques s'effectuent en partenariat avec le médecin anesthésiste et le chirurgien.
Propos recueillis par Jacot