Collège d'Hypnose de Paris: une Formation en Hypnose Ericksonienne, Médicale, EMDR à Paris.
Formation Hypnose à Paris

Collège d'Hypnose de Paris: Formation en Hypnose Médicale et Paramédicale, Hypnothérapie, Hypnose en Douleur, Hypnose Ericksonienne, Formation EMDR à Paris

Hypnose et rééducation de la main.


Quels bénéfices en post-opératoire ?
Quand l’hypnose vient en appui de la kinésithérapie dans le cas d’une rééducation de la main après chirurgie. Exemple avec une séance qui allie travail sur la respiration, sur les sensations, suggestion d’un gant anesthésiant, gestion de la douleur...


Crédit photo: Caroline Berthet
Crédit photo: Caroline Berthet
En tant que kinésithérapeute spécialisée dans la rééducation de la main, je me retrouve confrontée en post-opératoire à des biais rééducatifs cognitifs, comportementaux et/ ou psychologiques, qui viennent entraver la récupération des patients : la kinésiophobie, le catastrophisme, l’anxiété/dépression et la gestion de la douleur. Dès lors, mon raisonnement s’est posé ainsi: l’hypnose présente- t-elle un intérêt comme prise en charge complémentaire pour les patients suivis en kinésithérapie ?

Dans le cadre de l’utilisation conjointe de la kinésithérapie et de l’hypnose, nous pouvons citer notre confrère Théo Chaumeil, qui a effectué en 2018 une revue de la littérature des études pour lesquelles, je cite : « L’hypnose a montré un intérêt antalgique dans la prise en charge de la douleur aussi bien aiguë que chronique. Plusieurs études ayant montré des résultats intéressants ont été réalisées dans le cadre de pathologies prises en charge par les masseurs-kinésithérapeutes comme la lombalgie chronique, les céphalées, les douleurs arthrosiques, temporo-mandibulaires, la sclérose en plaques ou encore la fibromyalgie. » Mais qu’en est-il des effets de l’hypnose dans le domaine spécifique de la rééducation de la main en post-opératoire ?

De décembre 2023 à avril 2024, j’ai réalisé des séances d’hypnose formelle au cabinet en plus de la prise en charge rééducative et des conseils d’autohypnose. Ces patients ont rempli des échelles et questionnaires validés scientifiquement, avant et après les séances d’hypnose, selon une démarche d’« evidence based practice ».

SÉANCE D’HYPNOSE FORMELLE

Voici un exemple de séance d’hypnose formelle réalisée en post-opératoire d’une chirurgie prothétique du pouce auprès d’une patiente suivie au cabinet de kinésithérapie lors de sa rééducation...

- Thérapeute : « Je vous propose de vous caler sur la respiration... Tranquillement, on va inspirer... OK, super... et souffler... Vous allez sûrement sentir le ventre qui se gonfle... et se dégonfle... au rythme de votre respiration... tranquillement... Vous pouvez si vous le souhaitez (j’adapte mes suggestions à ce que j’observe chez ma patiente) fixer un point au plafond... Ou fermer les yeux... Vous faites à votre rythme...

Et comme vous êtes bien... Le plus important étant d’être bien... de prendre du temps pour soi... pour retrouver du calme... de la détente... et surtout d’améliorer le confort de cette main... Cette main sur laquelle on va travailler tout à l’heure... Et sur laquelle, aussi, si vous souhaitez, vous pouvez focaliser votre attention... Ressentir toutes les sensations qu’il y a ressentir pour le moment... La température... les sensations à l’intérieur de la main... Est-ce que c’est fluide, ça bouge bien ?... Est-ce qu’au contraire vous sentez comme si c’était serré comme si c’était un étau ?... Si elle est chaude ?... Si elle est froide ?... Vous focalisez sur ce que vous sentez, là... actuellement... Et au rythme de votre respiration... et des sensations de la main... tranquillement... Vous pouvez continuer à fixer votre point... Très bien...

Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, nous allons travailler sur la sensation... La sensation modifiée au niveau de la main... Et comme si on allait enfiler un gant... un gant anesthésiant... On va essayer de travailler sur la modification de cette sensibilité... Et vous allez déjà pouvoir imaginer ce gant... De quelle texture il est... de quelle couleur il est... On va l’enfiler tranquillement, en commençant par le pouce (j’accompagne la description par une pression glissée sur la face dorsale de chaque doigt cité)... Voilà... Et petit à petit, les sensations vont se modifier dans toute la main... Parce que c’est un gant qu’on enfile doigt par doigt... tranquillement... Sur l’index... sur le majeur... sur l’annulaire... et sur le petit doigt... et à l’intérieur de la main... progressivement... Doucement, les sensations changent... Et ça peut être tout léger... subtil... Ou au contraire, vous pouvez le sentir davantage... Il peut y avoir un peu de fraîcheur de la crème...

Et c’est comme si c’était une crème anesthésiante... Une crème qui continue à endormir au niveau de la main... et vous fait ressentir la main de plus en plus confortable... Et c’est à vous de voir, si la sensation que vous avez est suffisante pour que vous sentiez cette main protégée... Confortable et insensible... Ou si vous voulez encore ajouter un peu plus de protection... Peut-être pouvez-vous imaginer que vous rajoutez des bandages... Une armure... Ce que vous voulez... Pour que petit à petit cette main soit protégée... Tranquillement... Les sensations sont de plus en plus confortables... Peut-être est-ce toujours aussi subtil... Ou au contraire, les sensations changent encore... Très très bien (je continue à masser la main de la patiente)... Et on prend le temps de laisser cette sensation se diffuser... Petit à petit... Dans toute la main... Un peu comme si la crème avait des vertus magiques... Des vertus apaisantes... Et au-delà de la peau, comme si cela pouvait aller en profondeur... Au niveau des muscles... Au niveau des articulations... Et tout relâcher... C’est très bien... Vous pouvez juste profiter de la sensation agréable de la main... De son relâchement... De son confort... Juste laisser aller... C’est très bien... Lorsque vous le souhaiterez dans la journée... vous pourrez juste masser la main ou la mettre dans le chaud... Pour retrouver cette sensation de protection... de relâchement... Cette sensation de main confortable... C’est très bien...

Et petit à petit je vous laisse imaginer... que vous allez retirer ces protections que vous avez mis sur les doigts... Retirer ce gant... Et le ranger à un endroit... A un endroit dans lequel vous allez pouvoir le récupérer facilement... Un endroit où dès que vous en aurez besoin, vous pourrez remettre ce gant magique pour protéger votre main... Très bien... Et petit à petit je vous invite à ressentir à nouveau les sensations dans la main... Dans la main telle qu’elle est maintenant... Maintenant que vous avez enlevé le gant... vous vous réappropriez doucement chacun de vos doigts... la sensation dans la main... Très très bien... Et doucement, à votre rythme, revenir ici, tranquillement, dans cette pièce... Vous allez pouvoir bouger doucement la main... » ANALYSE DES IMPACTS Détaillons à présent les effets des séances d’hypnose réalisées en rééducation de la main post-opératoire sur les différents items étudiés. • Impact de l’hypnose sur la kinésiophobie Décrite pour la première fois en 1990 par Kori et coll., la kinésiophobie est alors décrite comme « une peur excessive, irrationnelle et débilitante des mouvements et des activités physiques résultant d’un sentiment de vulnérabilité à une blessure douloureuse ou à une nouvelle blessure » (1).

Après les séances d’hypnose, j’ai pu noter une diminution de la focalisation des patients sur leur zone opérée ainsi qu’une diminution de la tendance à l’évitement des activités sur l’échelle validée de Tampa. • Impact de l’hypnose sur le catastrophisme Selon Sullivan et coll. (2), en 1995, le catastrophisme se définit comme un biais cognitif induisant un fonctionnement de la pensée du patient autour de trois axes qui vont majorer les répercussions douloureuses : un sentiment d’impuissance face à la douleur, une rumination de cet état douloureux, une focalisation sur les sensations douloureuses. Ces deux biais, comportementaux pour la kinésiophobie et cognitif pour le catastrophisme, conduisent le patient à une attitude qui le fait entrer dans un cercle vicieux de peur-évitement (3).

En post-tests, les patients ont un score de catastrophisme plus faible et une diminution du sentiment d’impuissance face à la douleur sur l’échelle PCS (« Pain catastrophing scale »). • Impact de l’hypnose sur la douleur Selon la dernière définition de l’IASP en 2020 (4), la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en termes de cette lésion. Après les séances d’hypnose, je remarque que les patients ont une cotation de score de douleur à l’échelle numérique quasi nulle.

Cela va même au-delà des résultats présentés par Miyuki Mizutani lors du World Congress of Pain en 2018, à savoir que 71 % des patients ayant accepté de faire des séances d’hypnose ont obtenu un effet antalgique pendant la séance, et que sur ces patients ayant obtenu une analgésie en séance, 65 % d’entre eux ont gardé des effets après la séance. • Impact de l’hypnose sur l’anxiété et la dépression Selon le DSM-5 (5), l’anxiété peut se définir comme « l’anticipation d’une menace future » et les troubles dépressifs comme…

Pour lire la suite...


Maud-Roxane Delatte

Kinésithérapeute libérale depuis 2007, exerce en cabinet à Mont-de-Marsan (Landes) où elle partage son activité entre la rééducation de la main et l’accompagnement des douleurs en hypnose. DIU Rééducation et appareillage en chirurgie de la main (université de Grenoble), DU Douleur et DIU d’Hypnose médicale, clinique et thérapeutique (université de Bordeaux).

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N°76 : Fév. / Mars / Avril 2025

Effet placebo, dialogue stratégique.


Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°76 :

. Dominique Megglé est parti quelques jours en mission avec MacGyver pour trouver le secret de la thérapie réussie. Cet article concerne tous les bricoleurs avisés, adeptes du couteau suisse de la relation humaine. Dominique est revenu de sa mission avec une grande découverte : le placebo. Comment faire pour retrouver cette piste ? Il nous suggère d’accepter d’être « démuni, pauvre, à sec, sans idée », pour pouvoir bricoler « comme un cheval adroit ou un chien de chasse rusé ». La technique pour la technique, voilà le piège.

Thierry Piccoli nous décrit l’importance du dialogue stratégique pour rejoindre l’autre dans son monde de peur et préparer l’engagement dans la tâche thérapeutique afin de bloquer les tentatives de solution. A travers la situation de Corinne, prisonnière d’attaques de panique, il nous montre avec précision comment ce dialogue recadre la situation en permettant une expérience émotionnelle correctrice.

. Nous faire découvrir Milton Erickson comme un patient est le challenge que nous offre Blandine Rossi-Bouchet. Cet article original nous amène à percevoir Milton Erickson du côté de ses symptômes (séquelles de dyslexie, aphasie, dysarthrie, douleurs récurrentes), et à découvrir comment ces épreuves l’ont conduit à développer sa créativité et sa résilience.

Vous lirez dans l’« Espace Douleur Douceur » l’introduction de Gérard Ostermann qui nous présente trois articles : celui de Marc Galy nous montre, avec la situation d’une jeune femme présentant un cancer du sein, comment remettre en mouvement les processus d’anticipation à partir de la présence partagée.  Rachel Rey aborde l’intérêt de l’hypnose en préopératoire chez les enfants atteints de scoliose. Maud-Roxane Delatte nous offre une belle expérience concernant l’hypnose et la rééducation de la main en post-opératoire.

. Le dossier thématique est centré sur la gériatrie. Sophie Richet-Jacob nous présente trois cas cliniques concernant le traitement du trauma chez le sujet âgé : deux sont en lien avec la guerre, le troisième cas est en lien avec des violences conjugales et tentative d’assassinat. Elle évoque la méthode de l’Haptic Gamma Embodiement (HGE) pour préparer le travail sur les mouvements alternatifs et les changements de scénarios, avec utilisation éventuelle de Playmobils.

. Marie Floccia et Geneviève Perennou nous montrent l’importance de l’hypnose pour accompagner les personnes atteintes de troubles neurocognitifs et leurs aidants. Elles illustrent leur propos avec le cas de Madame Jeanne, 84 ans. Cet article montre les spécificités de la transe chez les personnes âgées et l’importance de retrouver l’estime de soi à travers des expériences de fierté.

Serge Sirvain et Guillaume Belouriez utilisent l’hypnose dans une lecture systémique pour améliorer la qualité de vie des patients en soins palliatifs. Avec deux situations cliniques, les auteurs illustrent l’intérêt de ce lien épistémologique pour pouvoir répondre de manière éthique à ces situations complexes.

Les rubriques :
Enfin, vous retrouvrerez vos rubriques préférées de Stefano Colombo et Muhuc sur le temps qui passe, de Sophie Cohen sur la peur de tomber dans l’abîme, d’Adrian Chaboche sur le mouvement pour retrouver la vie, et de Sylvie Le Pelletier-Beaufond qui nous emmène au Mali pour découvrir le kotéba, thérapie inspirée du théâtre traditionnel.

Crédit photo: Caroline Berthet

Rédigé le Mardi 29 Avril 2025 à 17:34 | Lu 61 fois modifié le Mardi 29 Avril 2025




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Comment reconnaître une "bonne" formation à l'hypnose ?

L'hypnose, en tant que technique de soins, est de plus en plus reconnue, de nombreuses publications scientifiques lui sont consacrées et ont montré l'efficacité de cette technique, les neurosciences donnent une assise encore plus scientifique à l'hypnose en montrant qu'il se "passe quelque chose" d'identifiable au niveau cérébral pendant l'hypnose, l'académie de médecine reconnaît dans un rapport récent qu'il s'agit d'une thérapie qui a montré son efficacité dans les soins douloureux ou dans des troubles psychiques tels le psychotraumatisme, et le dernier rapport de l’INSERM fait le tour d’un grand nombre de publications qui attestent de son intérêt en situations de soins...


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