Mais dès lors, pour un soignant, comment reconnaître une "bonne formation" à l'hypnose?
Voici 5 critères qui font la différence et qui sont des marqueurs du sérieux que les enseignants reconnaissent à l'hypnose médicale et à sa pratique.
1. Les étudiants: uniquement des professionnels du soin diplômés!
Méfiez-vous donc de ceux qui ouvrent l'hypnose pour l’apprendre « rapidement » et à "n'importe qui" ou à tous ceux désirant se former ; tout comme vous auriez été méfiant envers un institut qui formerait à la chirurgie ou à la prescription de médicament tous ceux qui le souhaiteraient. Commercialement c'est plus rentable, mais ce n'est pas très éthique.
(Même un institut qui formerait à l’hypnose non médicale se devrait d’avoir des critères éthiques et de qualité pour l’apprentissage de l’hypnose à ses stagiaires.)
2. Les enseignants: des professionnels du soin expérimentés!
Méfiez-vous donc des titres un peu atypiques "maître praticien de..." / "formé par..." / "seul habilité à..." / ou qui ont simplement le titre d'hypnothérapeute (qui n'est pas protégé et qu'hélas, n'importe qui peut "s'attribuer"...). Il est important que vos formateurs sachent de quoi ils parlent et…de quoi vous parlez ! Qu’ils connaissent le milieu des soins, des hôpitaux etc.
3. Les conditions de la pratique: dans le cadre de notre profession!
Méfiez-vous donc de ceux qui prétendent apprendre un métier à leurs élèves, leur apprendre à devenir des professionnels de la thérapie...voire (ça s'est vu) leur apprennent à faire un business plan et à s'installer en tant que thérapeute...
Il existe des thérapeutes non soignants, mais leur compétence ne saurait être que « technique » en connaissant quelques inductions. Aider notre prochain pour sa souffrance exige un certain nombre de compétences et d’éthiques pour lesquelles une techniques ne peut suffire. Un institut soignant ne donne pas un métier mais une compétence s’ajoutant à une profession pré existante…
4. La pratique: un souci éthique!
Méfiez-vous donc de ceux qui ne se démarquent pas de cette pratique de spectacle, qui considèrent qu'une technique de soins peut être un divertissement amusant (ou l’inverse). C'est prendre des risques avec les patients, c'est aussi le signe du peu de considération que l'on accorde à l'hypnose et le signe d'un manque de connaissances dans le domaine.
Le spectacle est un domaine bien séparé, qui a, d’ailleurs, ses propres problématiques à résoudre…
5. Le format: quelques critères de qualité.
Méfiez-vous donc de ceux qui vous promettent une formation complète et rapide à la fois en seulement quelques jours, de ceux qui cherchent absolument à vous vendre leur livre comme s’il était suffisant ou leurs leçons en e-learning ou bien les formations trop théoriques, souvent intéressantes mais pas assez pragmatiques. La supervision par des pairs ou des personnes ayant les compétences requises est également indispensable.
Ces critères éthiques sont ceux que nous nous imposons à l'Institut IN-DOLORE. Nous savons qu'ils sont superposables à ceux de la CFHTB ou de certains autres instituts comme par exemple l'IFH ou ipnosia. Pour le reste à vous de vous faire votre idée...
Laurent GROSS et responsable pédagogique des Instituts In-Dolore et Hypnotim.
Annexe: la question du diplôme.
La CFHTB a décidé d’harmoniser les pratiques en délivrant un certificat national de praticien en hypnose clinique pour 300H de formation en institut CFHTB. Mais il n’a de valeur que parce que la CFHTB rassemble des instituts avec une éthique sérieuse.
Méfiez-vous donc de ceux qui promettent des « titres de praticien » ou des « certificats d’hypnoquelquechose », aucun diplôme n’existe officiellement sur la question, c’est l’attestation de présence d’un organisme de qualité qui a encore le plus de valeur…
Il existe des DU délivrés par certaines universités. Il arrive que ces DU soient justement, pour un certain nombre d’entre eux, plus théoriques que les formations centrées sur la pratique. C’est le cas pour toutes les psychothérapies : il existe parfois des DU de sensibilisations (à la TCC par exemple) mais ils n’amèneront pas ce que peut amener une formation pratique et complète. Encore une fois le « diplôme universitaire » ne sera quand même pas un « vrai diplôme d’hypnothérapeute » puisque celui-ci n’existe tout simplement pas.
Actuellement les standards de formation de la CFHTB et de l’IFH peuvent être considérés comme valables pour permettre la pratique dans le cadre hospitalier notamment même par les infirmiers dans le cadre de leur décret de compétences. (cf Lelièvre N. L’hypnoanalgésie serait-elle réservée à la sphère médicale? Douleurs, avril.2008 ;9 :150-2)
Cependant, de l’expérience de nombreux professionnels, ce qui entraîne l’adhésion et la confiance du patient est avant tout votre diplôme de soignant. Le patient a confiance en son médecin/psychologue/infirmière etc. qui lui propose de l’aider avec de l’hypnose. Le patient fait confiance à votre compétence de soignant avant d’enquêter sur votre formation à l’hypnose, d’où encore une fois cette insistance de notre part à ne former que des soignants qui ajouteront l’hypnose à leurs compétences professionnelles et à leurs outils.