Les complexes - Ensemble c'est mieux - France 3
Retrouvez l'intervention de Philippe Aïm, invité de l'émission "Ensemble c'est mieux" le 26 septembre 2019 où il était question des complexes.
Hypnose : ce qu'il faut savoir pour l'exercer quand on est infirmier - Infirmiers.com
Intérêt de l’hypnose dans la pratique infirmière
Extraits choisis
La pratique infirmière est une pratique qui utilise des informations, issues de la recherche en soins infirmiers et d’études systématiques, permettant d’identifier les déterminants et facteurs qui influencent les besoins de santé et de soins ainsi que des interventions qui s’avèrent les plus efficaces pour y remédier dans un contexte et un ensemble des patients donnés. Etant classée dans les méthodes psychocorporelles, l’hypnose s’inscrit naturellement dans le champ de compétence propre de l’infirmière, et ce après avoir suivi une formation adaptée.
L’hypnose est un processus actif qui peut stimuler le désir et/ou renforcer la volonté propre du patient et qui ne peut jamais aller à l'encontre de celle-ci. C’est un phénomène naturel qui peut survenir spontanément dans un contexte particulier. L’induction hypnotique peut se faire par un discours monotone et répétitif, ce qui crée un état de carence sensorielle où la réalité extérieure peut se mêler à la réalité intérieure, ce qui, en créant une confusion, peut augmenter la suggestibilité et favoriser ainsi un changement.
L’être humain bio-psycho-social est constitué d’un corps et d’un esprit. Ne s’occuper que du corps n’est pas suffisant. Avoir de l’écoute ne l’est pas non plus. Il est nécessaire de relier les deux, sans interprétation ni jugement. En prenant le temps de comprendre ce que peut vivre une personne cela permet d’avoir une relation infirmier-patient plus riche, dans la confiance et le respect mutuel. Le patient se sent entendu et avoir une personne en face qui prend en compte ce qu’il dit est capital.
Apprendre l’hypnose :
• c’est réapprendre à écouter, à accepter tout ce que le patient apporte ;
• c’est apprendre à utiliser le moins bon pour le rendre bien mieux ;
• c’est valoriser le positif oublié pour développer les capacités d’adaptation et d’évolution présentes en chacun de nous ;
• c’est réapprendre à observer et à être attentif aux mots utilisés et au comportement. Les mots utilisés sont importants : je suis cancéreux, je suis sous chimiothérapie ;
• c’est apprendre à ne pas être dans l’interprétation ni dans le jugement ;
• c’est apprendre à accepter toutes les solutions apportées par le patient, y compris et surtout celles qui ne rentrent pas dans un cadre formalisé soignant.
(...)
Quel crédit scientifique pour l’hypnose ?
En tant que professionnels de santé, il est légitime de se poser questionner sur les bases scientifiques qu’offre l’hypnose. Elle a montré son intérêt pour diminuer la consommation de médicaments dans le cadre de prémédication : une équipe de Rennes a montré que l’hypnose en chirurgie infantile, par rapport au midazolam, avait permis une diminution nette de l’angoisse préopératoire et un réveil des enfants de meilleur qualité6. De plus, les nouvelles techniques d’imagerie ont permis de confirmer l’action de l’hypnose sur le fonctionnement médullaire et cérébral. En effet, des études par TEP scan ont révélé que la modulation hypnotique du désagrément de la douleur chez des volontaires est corrélée à des modifications de l’activité dans le cortex cingulaire, sans modification de l’activité des autres aires corticales qui sont normalement activées lors de stimuli douloureux7 De plus, elle a été utilisée aussi avec succès dans des pathologies inflammatoires chroniques, comme le psoriasis, l’eczéma,…8. Enfin, l’hypnose bénéficie aussi d’une légitimité administrative car il existe un acte dans la CCAM, même s’il n’est pas codant, qui est séance d’hypnose à visée antalgique (code ANRP001).
(...)
"Étant classée dans les méthodes psychocorporelles, l’hypnose s’inscrit naturellement dans le champ de compétence propre de l’infirmière, en complémentarité parfois d’une pratique médicale".
Olivier Vasseur, Infirmier libéral, Hypno praticien, a présenté une conférence sur la pratique infirmière et l'hypnose lors de l'édition des JNIL 2019, les 23 et 24 septembre, à La Villette (Paris). IL est revenu sur les fondamentaux pour se poser une question : pourquoi l’hypnose somatique fait partie intégrante du soin infirmier ? En effet, pour lui, la pratique infirmière est une pratique qui utilise des informations, issues de la recherche en soins infirmiers et d’études systématiques, permettant d’identifier les déterminants et facteurs qui influencent les besoins de santé et de soins ainsi que des interventions qui s’avèrent les plus efficaces pour y remédier dans un contexte et un ensemble des patients donnés. Dans la pratique quotidienne, les infirmiers s’appuient sur l’éthique du soin en questionnant les choix thérapeutiques raisonnés et personnalisés. Le raisonnement clinique infirmier est la clé de toute prise en charge, de la douleur à une prise en charge plus globale, somatique.
Le débat engagé actuellement autour de la compétence infirmière en hypnose, ne devrait servir que les patients qui sont de plus en plus nombreux à rechercher une autre voie au soin classique. Étant classée dans les méthodes psychocorporelles, l’hypnose s’inscrit naturellement dans le champ de compétence propre de l’infirmière, en complémentarité parfois d’une pratique médicale. Une formation solide, adaptée aux compétences infirmières et reconnue par les instances concernées par le sujet devrait pouvoir entériner une discussion stérile. Plusieurs textes ainsi que des associations de praticiens en hypnose sont en train de s’organiser en ce sens. Espérons que ce soit pour le bien des patients au risque de laisser se développer une activité non maitrisée organisée par des non professionnels de santé.
Formation à la pratique de l’hypnose en France
En France, l’enseignement de l’hypnose existe au niveau universitaire. Actuellement, on recense un diplôme d’études supérieures universitaires (DESU) à Aix-Marseille, un diplôme inter universitaire (DIU) en Bretagne occidentale et en Bourgogne ainsi que plusieurs Diplômes universitaires (DU)11. L’enseignement existe également au niveau associatif et privé, avec des formations de durée variable (de 2-3 jours à 45 jours ou plus répartis sur plusieurs années). Elles sont ouvertes à un public plus ou moins large. Certains organismes se positionnent de manière très claire pour que la pratique de l’hypnose à visée thérapeutique soit réservée à des professionnels de santé, suivant le positionnement de la Société européenne d’hypnose (European Society of Hypnosis — ESH) et de la Société internationale d’hypnose (International Society of Hypnosis — ISH).
La Confédération Francophone d’Hypnose et de Thérapies Brèves (CFHTB) fait partie de l’ESH et l’ISH. Elle se donne pour mission d’harmoniser les programmes de formation à l’hypnose et aux thérapies brèves, et de développer des travaux de recherche scientifique et clinique dans ces domaines12.
Pascal VASSEUR
Infirmier libéral, La Crau (83)
Olivier SERANTONI
Infirmier libéral, La Crau (83)
Extraits choisis
La pratique infirmière est une pratique qui utilise des informations, issues de la recherche en soins infirmiers et d’études systématiques, permettant d’identifier les déterminants et facteurs qui influencent les besoins de santé et de soins ainsi que des interventions qui s’avèrent les plus efficaces pour y remédier dans un contexte et un ensemble des patients donnés. Etant classée dans les méthodes psychocorporelles, l’hypnose s’inscrit naturellement dans le champ de compétence propre de l’infirmière, et ce après avoir suivi une formation adaptée.
L’hypnose est un processus actif qui peut stimuler le désir et/ou renforcer la volonté propre du patient et qui ne peut jamais aller à l'encontre de celle-ci. C’est un phénomène naturel qui peut survenir spontanément dans un contexte particulier. L’induction hypnotique peut se faire par un discours monotone et répétitif, ce qui crée un état de carence sensorielle où la réalité extérieure peut se mêler à la réalité intérieure, ce qui, en créant une confusion, peut augmenter la suggestibilité et favoriser ainsi un changement.
L’être humain bio-psycho-social est constitué d’un corps et d’un esprit. Ne s’occuper que du corps n’est pas suffisant. Avoir de l’écoute ne l’est pas non plus. Il est nécessaire de relier les deux, sans interprétation ni jugement. En prenant le temps de comprendre ce que peut vivre une personne cela permet d’avoir une relation infirmier-patient plus riche, dans la confiance et le respect mutuel. Le patient se sent entendu et avoir une personne en face qui prend en compte ce qu’il dit est capital.
Apprendre l’hypnose :
• c’est réapprendre à écouter, à accepter tout ce que le patient apporte ;
• c’est apprendre à utiliser le moins bon pour le rendre bien mieux ;
• c’est valoriser le positif oublié pour développer les capacités d’adaptation et d’évolution présentes en chacun de nous ;
• c’est réapprendre à observer et à être attentif aux mots utilisés et au comportement. Les mots utilisés sont importants : je suis cancéreux, je suis sous chimiothérapie ;
• c’est apprendre à ne pas être dans l’interprétation ni dans le jugement ;
• c’est apprendre à accepter toutes les solutions apportées par le patient, y compris et surtout celles qui ne rentrent pas dans un cadre formalisé soignant.
(...)
Quel crédit scientifique pour l’hypnose ?
En tant que professionnels de santé, il est légitime de se poser questionner sur les bases scientifiques qu’offre l’hypnose. Elle a montré son intérêt pour diminuer la consommation de médicaments dans le cadre de prémédication : une équipe de Rennes a montré que l’hypnose en chirurgie infantile, par rapport au midazolam, avait permis une diminution nette de l’angoisse préopératoire et un réveil des enfants de meilleur qualité6. De plus, les nouvelles techniques d’imagerie ont permis de confirmer l’action de l’hypnose sur le fonctionnement médullaire et cérébral. En effet, des études par TEP scan ont révélé que la modulation hypnotique du désagrément de la douleur chez des volontaires est corrélée à des modifications de l’activité dans le cortex cingulaire, sans modification de l’activité des autres aires corticales qui sont normalement activées lors de stimuli douloureux7 De plus, elle a été utilisée aussi avec succès dans des pathologies inflammatoires chroniques, comme le psoriasis, l’eczéma,…8. Enfin, l’hypnose bénéficie aussi d’une légitimité administrative car il existe un acte dans la CCAM, même s’il n’est pas codant, qui est séance d’hypnose à visée antalgique (code ANRP001).
(...)
"Étant classée dans les méthodes psychocorporelles, l’hypnose s’inscrit naturellement dans le champ de compétence propre de l’infirmière, en complémentarité parfois d’une pratique médicale".
Olivier Vasseur, Infirmier libéral, Hypno praticien, a présenté une conférence sur la pratique infirmière et l'hypnose lors de l'édition des JNIL 2019, les 23 et 24 septembre, à La Villette (Paris). IL est revenu sur les fondamentaux pour se poser une question : pourquoi l’hypnose somatique fait partie intégrante du soin infirmier ? En effet, pour lui, la pratique infirmière est une pratique qui utilise des informations, issues de la recherche en soins infirmiers et d’études systématiques, permettant d’identifier les déterminants et facteurs qui influencent les besoins de santé et de soins ainsi que des interventions qui s’avèrent les plus efficaces pour y remédier dans un contexte et un ensemble des patients donnés. Dans la pratique quotidienne, les infirmiers s’appuient sur l’éthique du soin en questionnant les choix thérapeutiques raisonnés et personnalisés. Le raisonnement clinique infirmier est la clé de toute prise en charge, de la douleur à une prise en charge plus globale, somatique.
Le débat engagé actuellement autour de la compétence infirmière en hypnose, ne devrait servir que les patients qui sont de plus en plus nombreux à rechercher une autre voie au soin classique. Étant classée dans les méthodes psychocorporelles, l’hypnose s’inscrit naturellement dans le champ de compétence propre de l’infirmière, en complémentarité parfois d’une pratique médicale. Une formation solide, adaptée aux compétences infirmières et reconnue par les instances concernées par le sujet devrait pouvoir entériner une discussion stérile. Plusieurs textes ainsi que des associations de praticiens en hypnose sont en train de s’organiser en ce sens. Espérons que ce soit pour le bien des patients au risque de laisser se développer une activité non maitrisée organisée par des non professionnels de santé.
Formation à la pratique de l’hypnose en France
En France, l’enseignement de l’hypnose existe au niveau universitaire. Actuellement, on recense un diplôme d’études supérieures universitaires (DESU) à Aix-Marseille, un diplôme inter universitaire (DIU) en Bretagne occidentale et en Bourgogne ainsi que plusieurs Diplômes universitaires (DU)11. L’enseignement existe également au niveau associatif et privé, avec des formations de durée variable (de 2-3 jours à 45 jours ou plus répartis sur plusieurs années). Elles sont ouvertes à un public plus ou moins large. Certains organismes se positionnent de manière très claire pour que la pratique de l’hypnose à visée thérapeutique soit réservée à des professionnels de santé, suivant le positionnement de la Société européenne d’hypnose (European Society of Hypnosis — ESH) et de la Société internationale d’hypnose (International Society of Hypnosis — ISH).
La Confédération Francophone d’Hypnose et de Thérapies Brèves (CFHTB) fait partie de l’ESH et l’ISH. Elle se donne pour mission d’harmoniser les programmes de formation à l’hypnose et aux thérapies brèves, et de développer des travaux de recherche scientifique et clinique dans ces domaines12.
Pascal VASSEUR
Infirmier libéral, La Crau (83)
Olivier SERANTONI
Infirmier libéral, La Crau (83)