Hypnoscope Septembre 2016 - Actualités Thérapeutiques



L’auto hypnose - Le fil dentaire

En auto hypnose, vous devenez votre propre thérapeute et vous utilisez la capacité de votre inconscient pour modifier une habitude particulière ou un comportement. Se parler à soi-même en auto hypnose est une dissociation.

D’une manière générale, l’auto hypnose est plus difficile à obtenir que l’hypnose accompagnée. On parvient le plus souvent à une transe légère ou moyenne, parfois à une transe profonde avec les méthodes d’entraînement sous hypnose. La méthode autodidactique est considérée comme incapable de produire une transe profonde.
Les principaux domaines d’application de l’auto hypnose › Le contrôle de la douleur Le travail sur l’occlusion et le bruxisme La gestion du stress au cours des soins La gestion du stress des examens, et de la vie quotidienne La récupération plus rapide de la fatigue L’accélération du rétablissement après la maladie La gestion des problèmes de sommeil Le développement de la confiance en soi L’accélération des apprentissages L’amélioration des performances L’arrêt de l’onychophagie, de se rouler les cheveux, de se manger les peaux L’arrêt du tabac Le contrôle du poids


Créer des images
Il semble plus facile d’obtenir des résultats satisfaisants avec des images et des contenus mentaux à forte teneur émotive que de simples paroles. En créant, en formant une image, la personne fait une déclaration mentale claire de ce qu’elle veut. Et, en répétant cette déclaration, elle en vient bientôt à attendre que l’événement désiré se réalise. Le résultat de cette attente positive, entraîne la personne à se comporter de manière compatible, avec la réalisation du but désiré et, en réalité, aide effectivement à ce qu’il se réalise. Ceci ressemble au concept de la réalisation automatique des prédictions, (l’effet Pygmalion de Rosenthal).
On trouve dans les vieux écrits sur la méditation une mise en garde contre éventuellement ce danger, mais aussi des applications pratiques : L’esprit prend la forme de tout ce sur quoi il s’arrête régulièrement.

Gandhi :  La plupart des comportements humains sont préalablement simulés par l’appareil psychique (simulation subjective). Pour l’homme, la représentation du monde intériorisée lui permet une véritable simulation de son agir. Cette anticipation peut être source d’angoisse, mais aussi de changement positif. En fait, nous utilisons souvent cette superposition du réel et de l’imaginaire. Des danseurs, des acteurs, des musiciens, des sportifs répètent souvent leurs performances dans leur tête avant d’entrer en scène ou sur un terrain de sport. Les répétitions mentales améliorent les performances, en partie parce qu’elles renforcent les circuits mentaux qui commanderont notre comportement futur. 

(...)

Séquence d’auto hypnose
Exercice 3x ou plus par jour (Encore plus souvent, si le patient en ressent le désir ou le besoin).
C’est un apprentissage par imitation de modèles imaginaires. L’auto hypnose se définit comme un processus de pensée. Par exemple, il s’agit de remplacer le stress ou la douleur par d’autres sensations ou sentiments. Ce film intérieur, s’il est projeté plusieurs fois, le soir avant de s’endormir et le matin au réveil, aura pour effet de remplacer l’expérience antérieure négative par une nouvelle expérience positive. Nous devons permettre au cerveau de faire la distinction entre imagination dirigée et imagination spontanée, en commençant la séquence par la fermeture des yeux et une ou deux respirations profondes, et en la terminant par de nouveau deux respirations profondes et l’ouverture des yeux. Entre le commencement et la fin, le travail de l’imagination doit s’effectuer avec le plus d’intensité possible.


Séquence de travail possible proposée au patient
Identifiez le problème et les changements que vous aimeriez voir apparaître. Dites-vous ou écrivez : « Voici ce qui me dérange, et voici la différence que je souhaiterais voir apparaître. Voici comment j’aimerais changer. » Comme la motivation est cruciale dans ce processus, demandez-vous : « Jusqu’à quel point est-il important que je change ? Jusqu’à quel point suis-je engagé ? » Identifiez les avantages. Décrivez les avantages que représentent pour vous le fait de résoudre votre problème et de changer votre situation. Enumérez l e plus d’avantages possibles. Imaginez-vous débarrassé de votre problème. « Si vous le pouvez, essayez de vous rappeler une époque où vous n’aviez pas ce problème. Comment vous sentiez-vous ? Comment agissiez-vous ? Si vous avez toujours été aux prises avec cette difficulté, imaginez ce que ce serait d’en être débarrassé. Comment vous sentiriez-vous ? Comment agiriez-vous ? » Pour vous aider à créer les images qui conviennent à votre exercice, asseyez-vous, fermez les yeux et mettez-vous à l’aise. Puis, imaginez-vous, vous comportant de la façon dont vous voulez. Tirez parti de vos souvenirs et de votre imagination, en utilisant tous vos sens. Imaginez les changements et les avantages. Variez les couleurs, les odeurs et les sons. Changez, modifiez et jouez avec les images jusqu’à ce qu’elles vous semblent appropriées. Le patient doutera, il se posera ces questions : « Est-ce que je le fais assez profondément ? Est-ce que ma concentration est aussi bonne que possible ? » La motivation et la compréhension sont les clés du succès. Lorsque vous traitez des questions chargées d’émotions, il peut vous être difficile au départ de voir des façons positives de changer votre comportement. Modification de l’exercice, lorsqu’il commence à devenir superficiel. Les patients nous disent qu’ils ont besoin « changer les images au bout d’environ un mois pour que l’exercice demeure efficace». Il ne suffit pas de connaître les techniques d’entraînement. La répétition est la mère de l’aptitude. Elles doivent être assimilées jusqu’à devenir automatiques, c’est-à-dire non conscientes. Le but doit être une souplesse totale des démarches mentales, en deçà du plan verbal, à l’égard de n’importe quel événement. Auto hypnose pour le praticien C’est un lieu commun de dire que les soignants sont soumis à un stress important particulièrement les chirurgiens-dentistes. Ce stress est une des composantes majeures du burn-out. L’auto hypnose permet d’en retarder considérablement l’apparition, voir même d’être une arme pour aider à s’en sortir. Avoir dans sa vie l’usage de l’auto hypnose et avoir l’outil hypnose pour aider nos patients sont des excellents moyens pour vivre plus sereinement notre vie professionnelle.

Dr Kenton Kaiser (Herve Belgique) & Claude Parodi (Echiré France) Hypnoteeth

 


L'hypnose médicale, pour une approche rassurante - La Dépêche.fr

L'hôpital de Carcassonne compte dans son personnel des professionnels et des jeunes formés à l'hypnose médicale. Une approche, notamment dans le domaine urgentiste, qui aide à rassurer le patient.

Il y a deux ans, l'hôpital de Carcassonne a formé 12 infirmiers, issu de son personnel, à une forme d'approche peu commune : l'hypnose. Sandrine Auclair, qui a commencé à travailler dans la structure il y a 7 ans en tant qu'urgentiste, est depuis longtemps une spécialiste de ce qu'elle caractérise comme «une technique de communication». «L'hypnose médicale, ce n'est pas du tout comme ce qu'on peut voir dans les films ou dans des émissions télévisées», prévient-elle. «Il s'agit d'un état passif». Le jeudi, Sandrine Auclair occupe le poste d'algologue, auprès de patients qui souffrent de diverses douleurs. Par série de cinq séances, elle les aide à atténuer le mal grâce à des exercices d'hypnose, que les patients peuvent continuer d'appliquer lorsqu'ils sont seuls. «Prenons le cas de personnes qui ont des migraines. Des maux sérieux, qui durent peut-être depuis 40 ans. Un migraineux possède souvent un calendrier, pour cocher les jours où les douleurs reviennent. Nous avons pu constater qu'après les séances d'hypnose, moins de jours étaient cochés».

Créer un climat de confiance

L'approche de l'hypnose dans le milieu urgentiste est également d'une aide immense. «Quand on vient aux urgences, ce n'est certainement pas par plaisir. C'est souvent terrible. Et l'hypnose permet d'instaurer un climat de confiance et de sécurité». Par des mots, des gestes, un comportement, l'utilisation de l'hypnose est parfois une alternative aux anesthésiants et autres endormissements. «Les enfants, par exemple, sont toujours très opposants quand ils ont mal. Mais en parvenant à créer la confiance, il peut se calmer et être soigné sans problème, même quand il arrive avec une énorme plaie dans la jambe. Des parents sont à chaque fois surpris de voir que leur enfant n'a même pas pleuré !». Pour Sandrine Auclair, cela est avant tout «une expérience, une technique de langage», et en rien un tour de magie.

Formée il y a 20 ans, Sandrine Auclair est aujourd'hui heureuse de savoir que cette pratique est disséminée dans toutes les spécialités et demande de véritables formations. Toulouse et Montpellier, entre autres, proposent un cursus d'apprentissage. «Avec l'hypnose, tout est une question d'approche et de détournement, mais de façon naturelle. C'est comme quand on conduit sur une route que l'on a l'habitude d'emprunter.

On roule, et en même temps on peut se perdre dans nos pensées. C'est déjà de l'hypnose passive. Et l'hypnose médicale utilise le même concept».

Nicolas Drusian


Rédigé le Mercredi 5 Octobre 2016 à 11:15 | Lu 945 fois modifié le Mercredi 5 Octobre 2016