Qu’est-ce-que l’hypnose ? - Presse Santé
Apparition de la technique
Franz Anton Mesmer l’avait pratiqué à partir du XVIIIème siècle. C’est un médecin psychiatre de nationalité allemande. Quant à l’invention du terme hypnose, elle incombe à James Brand.
Elle est utilisée en médecine et en psychothérapie.
Son application nécessite alors une excellente maîtrise du savoir. Avoir un accès à l’esprit d’un être vivant ne peut être pas à la portée de tout le monde. Avoir accès à l’esprit d’un individu revient à dire avoir la maîtrise des actes qu’il fera. C’est pour cela que seul un professionnel, disposant d’un code d’éthique doit l’appliquer.
Quelles sont les utilités de l’hypnose ?
L’hypnose thérapeutique permet, tant au patient qu’au thérapeute d’accéder aisément dans l’esprit inconscient du patient. Le patient tombe dans un sommeil appelé hypnotique.
Elle calme l’hyperactivité cérébrale. C’est une excellente aide pour retrouver le sommeil réparateur.
Elle fait partie des thérapies brèves. Elle est souvent conseillée pour le traitement de certains maux. De plus, elle soulage la douleur chronique comme la migraine. Elle s’avère efficace pour lutter contre les troubles de la sexualité, les phobies ainsi que l’anxiété. C’est aussi le cas pour l’état dépressif et la crise de panique.
Également, c’est une méthode efficace pour se libérer de certaines dépendances ou mauvaises habitudes. Elle peut aider les hommes à se défaire des idées néfastes en les remplaçant par des bonnes. Tel est le cas des personnes qui sont accros au jeu, au tabac, à l’alcool et au pari.
Déroulement d’une séance
La durée d’une séance varie entre 45 minutes et une heure et trente minutes environ. Le nombre de sessions à faire dépend du symptôme et du problème du patient. Une à deux séances seulement sont suffisantes pour arrêter de fumer ou se ronger les ongles. Il faudra 5 à 6 séances pour gérer les douleurs chroniques et soigner les troubles de comportement.
Avant la séance, le patient partage à son thérapeute ses besoins et ses objectifs. Il y aura un échange d’informations. D’un côté sur la vie du patient. D’un autre côté sur le déroulement et les processus de la thérapie.
On peut découper la séance en différentes phases de travail. D’abord, on commence par un dialogue. C’est pour amener le réconfort, la détente et le confort. Ensuite, on entre dans la phase d’induction. L’hypnothérapeute emmène le patient dans un état de relaxation physique et mentale profond. C’est au travers des jeux et d’exercices d’imagination. Sa durée est variable selon la capacité à se détendre de chaque personne. Le travail de changement suit une fois le patient profondément détendu. L’hypnothérapeute s’adressera alors à l’inconscient du patient. Il utilisera des suggestions pour aider le patient à changer de mode de pensée. Ainsi, il atteindra ses objectifs. Après ça, l’hypnothérapeute commencera la transition vers l’éveil. Le patient sera complètement détendu à la fin d’une séance.
La séance se termine par la description des sensations ressenties par le patient durant les différentes phases. Il pourra ainsi partager son prochain objectif à atteindre lors de la suivante.
L’autohypnose est également possible.
Aline Legrand
EMDR : tout savoir sur la thérapie qui guérit les traumatismes - Elle
QUE SIGNIFIE EMDR ?
Le sigle EMDR signifie « Eye Movement Desensitization and Reprocessing », que l’on peut traduire en en français par « désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires ». Nous devons cette thérapie à Francine Shapiro, une psychologue américaine qui dans les années 80 observe un apaisement psychique suite à un « balayage des yeux ». Une découverte fortuite, donc. Mais de quoi parle-t-on vraiment ? Que viennent faire nos yeux (et nos balais ?) là-dedans ? « L’EMDR repose sur des stimulations bilatérales alternées, stimulations qui servent à activer le processus cérébral permettant de retraiter les souvenirs douloureux et traumatiques », développe Marie Boschat, psychologue et thérapeute EMDR à Rennes. Concrètement, le thérapeute guide le patient avec les doigts – qu’il faut suivre du regard, ou bien une LED. Les mouvements engendrés éveillent des zones cérébrales spécifiques et des réseaux de mémoire qui, parce que nous venons les solliciter, sont capables de modifier nos souvenirs et de les alléger. Seulement, difficile d’aller plus loin sur le « mécanisme EMDR » : si la méthode est scientifiquement validée – son efficacité a été démontrée, elle comprend son lot de mystères et d’hypothèses : en somme, on sait que ça fonctionne mais on ne sait pas forcément comment.
De toute évidence, la thérapie EMDR reste parfois évoquée et racontée par le prisme de l’hypnose. Or, il convient de distinguer ces deux approches : si la thérapie EMDR fait appel à quelques outils propres à l’hypnose, elle n’amène pas le patient dans un état de conscience modifiée. Ça n’a donc… rien à voir. « En EMDR, on a un pied dans le présent et un pied dans le passé. On veille à cet équilibre : poser les deux pieds dans le passé pourrait entraîner un débordement, or il est essentiel que le patient reste dans sa fenêtre de tolérance émotionnelle », recadre Marie Boschat.
A QUI S’ADRESSE LA MÉTHODE EMDR ?
« Cette psychothérapie basée sur le mouvement des yeux est initialement indiquée pour la prise en charge des personnes manifestant un stress post-traumatique dû à un traumatisme physique ou psychologique (agression, abus sexuel…) ou à un choc émotionnel (suite à une fausse couche ou une IVG par exemple) », détaille la psychologue. Bien entendu, l’EMDR ne se cantonne pas seulement aux traumatismes les plus « évidents » : cette thérapie est également proposée dans le traitement des dépressions, des troubles anxieux ou des douleurs chroniques. « A ce moment-là, on cherche des évènements de vie qui ont pu être impliqués dans le développement de ces troubles », poursuit la psy.
De plus, pas besoin de débarquer avec quatre valises de souvenirs détaillées. Le propre du traumatisme, c’est bien d’être figé, parfois flouté ; le cerveau nous protège. « L’absence de souvenirs précis n’est pas du tout un frein à la pratique de l’EMDR, rassure Marie Boschat, d’autant que l’EMDR n’a pour objectif d’engendrer un retour du refoulé. Parfois, des images enfouies vont survenir, cela signifie que le conscient autorise l’inconscient à s’exprimer, mais ces réminiscences ne sont pas indispensables à la bonne pratique de l’EMDR. »
COMMENT SE DÉROULE UNE SÉANCE ET QUI PEUT PRATIQUER ?
Chaque thérapie d’EMDR débute par une phase de préparation, soit un temps d’échange plus ou moins long. Tout dépend de la problématique du patient et de son état émotionnel. Cependant, pas la peine de s’épancher des heures : « L’EMDR ne nécessite pas de décrire en détail le traumatisme, surtout que poser des mots est parfois difficile. Tout se joue durant la pratique de l’EMDR à proprement parler, puisque le thérapeute invite la personne à repenser à son souvenir douloureux et à focaliser sur les images mentales qui remontent, aussi les émotions et les sensations corporelles », rappelle la psy. En parallèle, le thérapeute effectue des stimuli : c’est là, donc, que les yeux entrent en mouvement. Mais si « tout part des yeux », la méthode a évolué avec les années et la recherche. Ainsi, les stimuli peuvent également être auditifs – des sons sont diffusés en alternance, à l’aide d’un casque, ou tactiles – le thérapeute, par exemple, tapote les genoux du patient. « Le canal sensoriel est adapté en fonction du patient », précise Marie Boschat.
Durant les stimuli, le praticien n’hésite pas à parler pour guider le patient dans son travail, le rassurer, lui offrir une sécurité et l’accompagner dans ses souvenirs.
PEUT-ON SE DÉFAIRE DÉFINITIVEMENT D’UN BLOCAGE OU D’UN TRAUMATISME ?
Peut-on ressortir d’une séance (ou de plusieurs séances) d’EMDR déshabillé de son traumatisme ? La thérapie EMDR gomme-t-elle nos chats noirs ? Pas vraiment. Comme l’explique Marie Boschat « on n’oublie pas l’évènement, mais c’est la perception que nous en avons qui se modifie. Dans le traumatisme, on part du principe que le passé est présent, tandis qu’avec l’EMDR, le traumatisme est remis à sa juste place. Cependant, l’effet est durable car une fois un souvenir digéré, il l’est définitivement ». Du même coup, bien sûr, les conséquences du traumatisme ou du choc émotionnel sont apaisées. Autre point important : les séances d’EMDR offrent un regard plus positif sur soi, sa capacité à faire face.
Concernant le nombre de séances propices à la guérison, tout dépend évidemment de son histoire, de ses traumatismes et de ses blocages. « Une des caractéristiques intéressantes de la thérapie EMDR, c’est qu’elle est courte », note la psychologue. Pour certaines personnes, trois à huit séances suffiront, tandis que d’autres auront besoin d’un temps supplémentaire. Toujours étant qu’il n’existe pas de règle à ce sujet. Néanmoins, une chose est sûre : peu importe le nombre de séances nécessaires, l’EMDR confronte aux souvenirs et laisse entrevoir le bout du tunnel. De préférence, consultez un psychologue, un psychiatre ou un psychothérapeute qui a reçu une formation spécifique près d’un institut agréé en France.
Caroline Michel