Hypnose : 5 choses à savoir avant de se lancer - Femme Actuelle
Les phénomènes de transe sont connus depuis des temps anciens mais le terme d’hypnose apparait pour la première fois au début du 19ème siècle. L’état d’hypnose est compliqué à définir, c’est un état de conscience particulier, et surtout ce n’est ni de l’éveil ni du sommeil « L’état d’hypnose correspond à un état de conscience modifiée (la transe) et à une activité cérébrale propre différente de celle de l’état d’éveil ou celle que l’on peut observer dans les différentes phases de sommeil. C’est un phénomène qui est produit par l’esprit de la personne hypnotisée et qui émerge du lien avec l’environnement et/ou de la relation avec autrui. La transe hypnotique amène à une modification de la perception du sujet, une sorte de perception plus élargie», décrit Roseline Bueder, psychologue et hypnothérapeute à Paris.
Quel type d’hypnose choisir ?
Il existe plusieurs formes d’hypnose et la plupart du temps, le thérapeute les utilise dans sa pratique en s’adaptant au contexte et au patient.
Dans le cas de l’hypnose par suggestion directe, le thérapeute est autoritaire et directif, un peu comme s’il donnait des ordres. Cette forme est opposé à l’hypnose par suggestion indirecte, que l’on appelle hypnose ericksonnienne: « le thérapeute utilise des suggestions ouvertes et invite la personne à progresser dans la transe à sa guise, il s’adapte au patient, le ton n’est pas dirigiste »,ajoute la spécialiste. Il existe aussi l’hypnose conversationnellequi se présente sous la forme d’une conversation entre le thérapeute et le patient dans laquelle le thérapeute utilise des stratégies précises pour rendre la communication hypnotique. C’est une technique que le praticien peut adopter comme base de communication avec le patient.
Comment se déroule une séance ?
Les séances d’hypnose ne sont pas les mêmes d’un thérapeute à l’autre et les techniques utilisées peuvent varier selon le contexte et le patient. « La position confortable n’est pas une nécessité, on peut entrer en hypnose assis sur un tabouret ou même debout. »
En premier lieu, le thérapeute va capter le langage corporel et verbal du patient puis, par des méthodes d’induction, l’amener vers cet état de transe en s’adaptant à son langage à son rapport au monde. Ce dernier peut être de différent type : visuel comme le bleu du ciel ou les nuances de couleurs des feuilles d’automne, sonore (chant des oiseaux, voix de proches), issu de l’odorat(odeur d’un gâteau qui sort du four) ou encore lié au mouvement comme le roulis des vagues ou un train qui se déplace.
Viennent alors les plus thérapeutiques qui vont permettre à la personne de se reconnecter à ses ressources.
Quels sont les champs d’action de l’hypnose ?
Les domaines d’application de l’hypnose sont variés, comme l’explique Roseline Bueder « on peut travailler avec de l’hypnose sur la douleur chronique ou aigüe, sur les symptômes psychosomatiques, comme outil à intégrer dans un suivi psychothérapeutique. Il est même possible de la pratiquer une chirurgie en alternative à l’anesthésie générale pour certaines interventions ou même en accouchement»
Tout le monde est-il répondant ?
Pour la thérapeute, nous sommes tous réceptifs à l’hypnose puisqu’il s’agirait d’une capacité que notre esprit possède naturellement. Comme lorsque nous sommes éveillés ou lorsque nous dormons, nous pouvons aussi entrer dans cet état de conscience modifié spontanément. « En fait, on peut expérimenter l’hypnose plusieurs fois par jour, par exemple quand vous lisez consciencieusement un livre ou que vous regardez un film, vous êtes ailleurs, vous ne vous rendez pas compte du temps qui passe par exemple, vous êtes ailleurs et aussi présents. Mais certaines personnes, ont un tel besoin de contrôle ou appréhende la séance, qu’elles activeront difficilement cette capacité ou resteront en transe légère. Alors on apprend, et on s’entraine à provoquer l’état d’hypnose, et parfois sans surtout lâcher prise cela va prendre un peu plus de temps que prévu avant d’y arriver… et tout en gardant bien le contrôle ! » ajoute la spécialiste.
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Depuis quelques années, l’hypnose a poussé la porte des cabinets médicaux et des salles d’opération. Loin des spectacles du fascinateur Messmer, la pratique se présente comme une alternative aux anesthésies médicamenteuses et séduit de plus en plus de praticiens. Médecin anesthésiste, le docteur Guylaine Tran pratique l’hypnose depuis une dizaine d’années au CHU de Nîmes. Invitée de Midilibre.fr pour répondre en direct aux interrogations des internautes, elle fait le point sur une pratique encore méconnue des patients.
1 - L’hypnose, un procédé novateur ?
Après avoir été mise au ban de l’anesthésie par les procédés chimiques, l’hypnose est aujourd’hui une pratique qui gagne du terrain. La pratique est pourtant loin d’être nouvelle. Au XIXe siècle, on pratiquait déjà des ablations du sein selon cette méthode. "C’est un processus très ancien que tout le monde a déjà expérimenté dans sa vie personnelle, explique le docteur Tran. Quand nous sommes en état d’éveil, une partie de notre cerveau fonctionne en liaison avec le monde extérieur. Mais il possède aussi un mode hypnotique qui vous permet de vous évader, tout en gardant la faculté de revenir à tout moment dans la réalité." Un pêcheur à la ligne qui regarde son bouchon ne voit pas le temps passer car il active ce mode hypnotique. "L’hypnose médicale consiste à l’activer pour en tirer un bénéfice pour le patient."
2 - Que peut-on en attendre ?
Le recours à l’hypnose se fait principalement dans le cadre des douleurs chroniques ou d’anesthésies préopératoires. "Au bloc, l’hypnose est souvent associée à l’administration de petites doses d’analgésiques en fonction du ressenti du patient. Cela concerne des interventions chirurgicales de surface : endoscopie, chirurgie thyroïdienne ou gynécologique, acte dentaire… " Pour le docteur Tran, l’hypnose apporte surtout du confort en réduisant de 50 % la perception de la douleur. Le meilleur exemple ? Le temps de récupération réduit à quelques dizaines de minutes à peine après une intervention sous hypnose, contre plusieurs heures en cas d’anesthésie chimique. "Il existe des preuves scientifiques de l’efficacité de l’hypnose. Ce n’est ni un placebo, ni du charlatanisme, ni une croyance. C’est une science."
3 - À qui cela s’adresse ?
De l’avis de l’ensemble des praticiens, et même si certains présentent des réticences, l’hypnose est accessible à tous les patients. "Le plus important, c’est d’établir un lien de confiance pour que la personne lâche prise avec l’extérieur. Ensuite, on ne fait que suggérer. L’hypnose, tout le monde l’a en soi." Reste que les enfants, et leur imaginaire développé, sont souvent plus réceptifs aux sollicitations des anesthésistes hypnotiseurs.
4 - Un risque de perdre le contrôle ?
Ne plus contrôler ses gestes et ses idées, c’est la crainte principale à laquelle les anesthésistes doivent faire face. "Les gens ont peur d’une prise de pouvoir alors que c’est l’inverse qui se passe. Notre travail, c’est de permettre au patient de faire appel aux ressources qu’il a en lui. Au contraire, cela permet au patient de redevenir acteur de son opération. L’hypnose n’est pas une période de sommeil, c’est une hyperactivité du cerveau."
NICOLAS ZARROUK