Hôpital de Guingamp : « J'ai été opérée sous hypnose ». Au centre hospitalier de Guingamp, on pratique l'hypnose, une méthode qui permet « d'amener le patient ailleurs ».
L'anesthésie locale est souvent associée à l'hypnose, mais pas systématiquement. La technique de l'hypnosédation permet de diminuer de manière très importante la quantité de produits utilisés, voire d'éviter leur emploi.
Au bloc opératoire de l’hôpital de Guingamp, c’est un bouillonnement permanent. Les téléphones sonnent. Les portes automatiques s’ouvrent et se ferment sans cesse. Les personnels se croisent et échangent des consignes, des sourires. Quelques traits d’humour, aussi, pour se détendre avant un nouveau moment de concentration. Les brancardiers vont et viennent. C’est l’effervescence.
Mais dans l’une des salles d’opération, toute cette vie à cent à l’heure, normalement bruyante, se réduit à des gestes lents. A des murmures. A quelques chuchotements et au langage des signes. Dans cette pièce, une patiente subit une cimentoplastie sous hypnose (injection de ciment au niveau d’une vertèbre). C’est le Dr Daumas, chirurgien orthopédiste, qui opère. Un acte qui nécessite une extrême précision, à proximité de la colonne vertébrale.
S’il n’y a pas un bruit dans la pièce, ce n’est pas uniquement pour que le chirurgien puisse se concentrer sur son intervention. C’est aussi pour que rien ne vienne perturber le processus d’hypnose entamé auprès de la patiente. Des tiroirs qui claquent, un plastique durement froissé, quelques phrases prononcées trop fort, des mouvements trop brusques risqueraient de perturber le travail de toute une équipe. La musique irlandaise diffu
L'anesthésie locale est souvent associée à l'hypnose, mais pas systématiquement. La technique de l'hypnosédation permet de diminuer de manière très importante la quantité de produits utilisés, voire d'éviter leur emploi.
Le patient replonge dans ses souvenirs
Sophie Dupont, infirmière anesthésiste formée à l’hypnose (lire ci-dessous), se tient assise en bout de la table d’opération. Sa tête est avancée contre celle de la patiente, allongée sur le ventre. Sophie lui demande de lui parler de bons souvenirs. La jeune retraitée évoque le jardin, les cassis, les figues, les mirabelles. Elle pense à son chat aussi, à la nature, aux feuillages verts. Elle évoque également un voyage au bout du monde qui l’a beaucoup marquée. Toutes ces confidences proviennent d’une simple question : « Si vous n’étiez pas ici, où aimeriez-vous être ? » Tout est si intime, qu’on voit juste les lèvres des deux femmes bouger. On perçoit à peine le son de leurs voix, couvert par le ronronnement, pourtant très léger, des appareils électriques.
Hypnose, l’anesthésie qui rassure
Au bloc opératoire, l’anesthésie générale est désormais parfois remplacée par l’hypnosédation. Nous l’avons constaté au groupe hospitalier Paris Saint-Joseph (XIVe). Reportage.
Sur la table d’opération, Georges, septuagénaire au teint fleuri, a les épaules et la nuque calés en hauteur, la tête tournée vers la droite, le cou exposé. Le personnel médical s’affaire, disposant les champs opératoires bleus, préparant les instruments sur les plateaux en Inox.
Georges a une plaque d’athérome dans l’artère carotide. Ce dépôt graisseux obstrue le vaisseau. Ajouté à son hypertension et son tabagisme, il l’expose à un risque élevé d’accident vasculaire cérébral (AVC). Le Dr Samy Anidjar, chirurgien vasculaire, va traiter la plaque. « Aucun examen ne permet de prévoir ce qui se passera pendant l’opération, explique-t-il. Sous anesthésie générale, on n’a aucune information sur les fonctions neurologiques. On ne peut pas savoir comment le patient tolère l’absence d’irrigation du cerveau. L’AVC massif, qui peut être fatal, se révèle au réveil, quand il est trop tard. »
Georges, grâce à la sédation hypnotique, restera donc conscient pour répondre au Dr Marc Galy. « Les outils hypnotiques me permettent d’accompagner le malade sous anesthésie locale ou locorégionale, résume l’anesthésiste. La confusion des sens qu’ils induisent coupe les perceptions du bloc opératoire. »
"C’est une feuille blanche, on va faire des choses positives"
Le Dr Galy fait raconter à Georges sa vie passée de vendeur de journaux. Il lui place une feuille de papier dans la main droite. « C’est mon testament ? », demande le septuagénaire. « C’est une feuille blanche, on va faire des choses positives », rétorque le médecin. De sa voix monocorde il lui demande d’évoquer un souvenir agréable. Pêle-mêle, il suggère sons, images, couleurs, odeurs. Georges se tait, souffle et pouls réguliers. L’infirmière lui badigeonne le cou : « La Bétadine est tiède, pour qu’il ne remarque pas le geste », indique le Dr Galy. Sous échographie, il pratique l’anesthésie locorégionale de la zone opératoire. Contrôle les réactions de Georges sur le moniteur. Reprend son monologue. Le mot “rien” revient en boucle : « Rien à faire, rien à réussir, rien à attendre. »
Il s’assied à droite de Georges. Main posée sur sa tête, il poursuit son discours décousu. Georges a lâché la feuille. Les infirmières recalent sa tête. Il confirme qu’il est bien installé. Le chirurgien entre, demande un dernier réglage de la table. « C’est commencé », dit l’anesthésiste. La main posée sur le bras de Georges, il évoque le lilas, le muguet et les roses tandis que le Dr Anidjar incise la zone opératoire. Derrière le tissu bleu qui nous la cache, l’équipe communique à mi-voix. Georges grogne, le Dr Galy règle le débit de la perfusion. « Je dégage le muscle », annonce Samy Anidjar. Marc Galy jette un oeil. « On va clamper. »
« Je n’ai eu aucune angoisse. J’ai juste senti un peu de chaleur et des tiraillements »
L’hypnose dévoile alors toute son utilité, autorisant la surveillance neurologique et assurant le confort du patient. Le chirurgien pose une pince (clamp) sur l’artère, de part et d’autre de la zone à disséquer, modifiant l’irrigation de l’hémisphère cérébral. Le Dr Galy teste le temps de réaction de son patient, lui demandant d’ouvrir et de fermer les yeux, de bouger les doigts. Les fonctions neurologiques sont intactes, l’opération se poursuit. Bientôt, le Dr Anidjar nous montre la plaque de 2,5 centimètres de long qui pend au bout de ses pinces. Il suture le vaisseau, ôte les clamps, l’afflux sanguin reprend.
Vingt minutes plus tard, recousu pansé, Georges, très à l’aise, peut se confier : « Je n’ai eu aucune angoisse. J’ai juste senti un peu de chaleur et des tiraillements. » Interrogé sur son état, il sourit : « L’anesthésique laisse un drôle de goût dans la bouche, je voudrais boire un peu. Et, surtout, aller aux toilettes ! »
Au groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, les outils hypnotiques remplacent la sédation médicamenteuse pendant les actes sous anesthésie locorégionale : par exemple, lors de rachianesthésies ou de péridurales pour les femmes enceintes, lors de fibroscopies et de coloscopies. En cas d’anévrisme de l’aorte, la sédation hypnotique peut remplacer l’anesthésie générale. Le chirurgien intervient par voie artérielle à partir de l’aine, ne laissant aucune cicatrice. L’hypnoanalgésie accompagne le geste chirurgical, sans médication intraveineuse. « Et pendant l’opération, rassuré par la présence thérapeutique, le malade est libre de s’imaginer où il veut être », sourit Marc Galy.
L'impact de la communication thérapeutique issue de l'hypnose sur la santé mentale du soignant, effet modérateur du burn-out. Laurence ADJADJ de Marseille
En tant que directrice de l'Institut de Formation Hypnotim de Marseille, elle a présenté une étude fort intéressante sur l'effet modérateur de l'hypnose sur le Burn-Out des soignants.
L’impact de la communication thérapeutique issue de l’hypnose, et de l’hypnose formelle, sur la santé mentale des soignants anesthésistes. Effet modérateur de la communication thérapeutique issue de l’hypnose sur le burnout. Effet médiateur de l’hypnose formelle sur le burn out.
L’étude de Bertholet, Davadant, Cromec, Mette Berger (2011), citée dans la Revue Médical Suisse met en avant l’impact de l’hypnose sur les soignants dans un centre de brulés dont les résultats montrent que l’utilisation de l’hypnose associée aux procédures sur des patients brûlés réduit significativement le stress des soignants, cet effet étant particulièrement marqué en unité de réanimation.
L’hypnose médicale dans la relation avec le soigné est une technique qui utilise avant tout des outils relationnels et linguistiques. C’est pourquoi, nous parlons de la communication thérapeutique qui découle de l’hypnose. Nous précisons qu’une personne formée à l’hypnose formelle est également formée à la communication thérapeutique. Nous excluons les personnes formées uniquement à la communication thérapeutique dans la présente étude.
Dans le cadre de cette étude, nous allons distinguer d’une part, la communication thérapeutique issue de l’hypnose et d’autre part l’hypnose formelle.
En effet, la communication thérapeutique issue de l’hypnose peut être abordée sous l’angle d’une compétence sociale qu’utilise le soignant selon son propre souhait dans la relation soignant-soigné, indépendamment du contexte. Nous situons donc la pratique de la communication thérapeutique par les soignants anesthésistes au niveau individuel.
Alors que l’hypnose formelle nécessite l’adhésion de l’équipe de travail et une certaine organisation adaptée (comme par exemple, faire le moins de bruit possible). Il s’agit de mettre en exergue que l’utilisation de l’hypnose formelle dans les soins contribue à apporter un meilleur confort de travail pour l’hypno-praticien anesthésiste permettant d’expliquer son effet médiateur sur le burn-out.
Laurence ADJADJ est hypnothérapeute, et dirige le Centre Hypnotim, institut de formation en hypnose et thérapies brèves intégratives de Marseille
L’hypnose dans le service des urgences : moins de chimie et un gain de temps. Dr Sandrine WEBER, Dr Nazmine GULER
Dr Sandrine WEBER, Dr Nazmine GULER, médecins urgentistes au Congrès Hypnose Douleur St Malo 2016
2 urgentistes formées par Philippe Aïm à Nancy...
Pratique de l’hypnose aux urgences et en Smur au CHR de Metz-Thionville depuis 2012 pour la prise en charge de la douleur aigue et du stress, principalement lors de la réalisation de gestes techniques : sutures principalement chez l'enfant , réduction de luxations articulaires, pose de drain thoracique, réalisation de ponction lombaire , pose de voie veineuse périphérique …
En pré-hospitalier, aide à la gestion du stress de l’infarctus du myocarde en cours de transport et avant la réalisation d’une coronarographie et pour toutes les douleurs aigues.
En régulation médicale au Samu-Centre 15, travail sur la communication thérapeutique.
Un message fort transmis depuis deux ans au congrès annuel de la société Française de médecine d’urgences soutenu par le président de Samu-Urgences de France , le Dr François Braun, à travers un atelier dont le but est de convaincre les urgentistes de se former .
Aux urgences , la pratique de l’hypnose est facilitée par la baisse des résistances des patients
Elle apporte un bien être aux patients et un meilleur confort à l’urgentiste dans son travail
Fin de la Première Année et de la Deuxième Année au CHTIP !
Les journées du 20 et 21 Avril ont marqué respectivement la fin de la 2e année (Promo 1) et de la 1ère année (Promo 2) de formation en Hypnose & Thérapies brèves !
Nous profitons de cette occasion pour remercier tous les étudiants de ces deux premières promotions du CHTIP !
A bientôt !
Céline, Marion, Laurent & Philippe.