Hypnose pendant la ponction lombaire et la pose de drain thoracique aux urgences : une étude rétrospective sur la douleur
Marion Nicolas
Thèses d'exercice et mémoires - UFR de Médecine Montpellier-Nîmes
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03826309
L’hypnose est une technique analgésique adjuvante reconnue et adaptée à de nombreuses situations mais est encore en développement en médecine d’urgence. La Ponction Lombaire (PL) et la pose de Drain Thoracique (DT) font partie des gestes les plus douloureux pratiqués couramment dans les Services d’Accueil d’Urgences (SAU). L’objectif principal de notre étude est de comparer la douleur ressentie selon l’utilisation ou non de l’hypnose, pour la réalisation de PL ou pose de DT au SAU. Méthode : étude pilote rétrospective, concernant les patients > 18 ans pris en charge au SAU du CHU de Nîmes, ayant bénéficié d’une pose de DT ou d’une PL, avec ou sans hypnose, sur la période de mai à octobre 2021. L’apport de l’hypnose était évalué selon la douleur maximale ressentie (EVA), l’anxiété du patient, la durée du geste, la satisfaction de l’opérateur. Résultats : il y a eu 43 inclusions pour 42 patients inclus : 18 (41,9 %) pour PL et 25 (58,1 %) pour pose de DT. Douze patients ont bénéficié d’hypnose : 6 pour chaque geste. La médiane de l’EVA est de 2,5 [1,25 ; 5] avec hypnose vs 4 [4 ; 6] dans le groupe témoin (p = 0,04). La médiane d’anxiété est de 0 [0 ; 1] avec hypnose vs 1 [0,5 ; 3] dans le groupe témoin (p=0,05). La pratique de l’hypnose n’augmente pas significativement la durée du geste : 10 [5 ; 15] minutes vs 15 [7,5 ; 20] minutes dans le groupe témoin (p =0,16). La satisfaction de l’opérateur n’est pas significativement différente : 9/10 [8,75 ; 9] dans le groupe hypnose vs 8 [8 ; 9] pour les témoins (p= 0,24). L’analyse multivariée montre que l’appartenance au groupe hypnose est le seul facteur indépendamment lié à l’EVA. Conclusion : l’utilisation de l’hypnose est associée à une EVA et un niveau d’anxiété significativement plus faible sans modifier la durée du geste ni la satisfaction de l’opérateur. Il serait intéressant d’étudier la faisabilité d’une démocratisation de l’hypnose dans le milieu des urgences.
Thèses d'exercice et mémoires - UFR de Médecine Montpellier-Nîmes
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03826309
L’hypnose est une technique analgésique adjuvante reconnue et adaptée à de nombreuses situations mais est encore en développement en médecine d’urgence. La Ponction Lombaire (PL) et la pose de Drain Thoracique (DT) font partie des gestes les plus douloureux pratiqués couramment dans les Services d’Accueil d’Urgences (SAU). L’objectif principal de notre étude est de comparer la douleur ressentie selon l’utilisation ou non de l’hypnose, pour la réalisation de PL ou pose de DT au SAU. Méthode : étude pilote rétrospective, concernant les patients > 18 ans pris en charge au SAU du CHU de Nîmes, ayant bénéficié d’une pose de DT ou d’une PL, avec ou sans hypnose, sur la période de mai à octobre 2021. L’apport de l’hypnose était évalué selon la douleur maximale ressentie (EVA), l’anxiété du patient, la durée du geste, la satisfaction de l’opérateur. Résultats : il y a eu 43 inclusions pour 42 patients inclus : 18 (41,9 %) pour PL et 25 (58,1 %) pour pose de DT. Douze patients ont bénéficié d’hypnose : 6 pour chaque geste. La médiane de l’EVA est de 2,5 [1,25 ; 5] avec hypnose vs 4 [4 ; 6] dans le groupe témoin (p = 0,04). La médiane d’anxiété est de 0 [0 ; 1] avec hypnose vs 1 [0,5 ; 3] dans le groupe témoin (p=0,05). La pratique de l’hypnose n’augmente pas significativement la durée du geste : 10 [5 ; 15] minutes vs 15 [7,5 ; 20] minutes dans le groupe témoin (p =0,16). La satisfaction de l’opérateur n’est pas significativement différente : 9/10 [8,75 ; 9] dans le groupe hypnose vs 8 [8 ; 9] pour les témoins (p= 0,24). L’analyse multivariée montre que l’appartenance au groupe hypnose est le seul facteur indépendamment lié à l’EVA. Conclusion : l’utilisation de l’hypnose est associée à une EVA et un niveau d’anxiété significativement plus faible sans modifier la durée du geste ni la satisfaction de l’opérateur. Il serait intéressant d’étudier la faisabilité d’une démocratisation de l’hypnose dans le milieu des urgences.
VIDÉO. Hypnose au bloc opératoire : une infirmière spécialement formée pour accompagner les patients
Écrit par Gwenola Beriou et François Clapeau
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine
C'est une pratique qui prend une place de plus en plus importante à l'hôpital : l'hypnose. Au CHU de Limoges, une infirmière de bloc opératoire spécialement formée la propose lors de certaines interventions sous anesthésie locale. L'hypnose ne remplace en aucun cas l'anesthésie, mais vient en complément pour réduire l'anxiété du patient. Nous avons suivi une opération.
L'accompagnement hypnotique commence 20 minutes avant l'arrivée du chirurgien en salle d'opération : "Vous respirez tranquillement, calmement, vous pouvez sentir l’air qui rentre à l’intérieur de vos narines… "La patiente va subir une parathyroïdectomie, l'ablation d'une glande autour de la thyroïde. Une opération réalisée sous anesthésie locale, car elle nécessite une incision au niveau du cou. Mais la malade est concentrée sur la musique légère et la voix de l'infirmière.
Isabelle Duglué, praticienne en hypnose, explique sa mission : "On va tenter d’aller sur un chemin d’effets désirés, la concentration, les pensées qui ralentissent, le corps qui se détend, la sécurité… Tout ça, on va l’amener au fur et à mesure des suggestions pour que la personne puisse activer son imaginaire."
Contrer les idées reçues
Après quarante minutes d'opération, la patiente est en pleine forme : "Je pense que ça m’a vraiment aidée, parce que je n’étais pas concentrée sur ce que pouvait faire le chirurgien, j’étais ailleurs."
Ces séances d'hypnose ne s'improvisent pas. Avant l'opération, l'infirmière rencontre la patiente lors d'un entretien d'1 h 30. Il s'agit d'explorer ensemble l'univers rassurant vers lequel elle pourra l'emmener, de tester ses réactions dans un état pré-hypnotique, mais aussi d'informer, de contrer les idées reçues : "Les gens ont des peurs par rapport à ce qui peut se passer. On a cette idée qu’il y a une sorte de manipulation…"
Isabelle Duglué s'est formée à l'hypnose il y a cinq ans via un diplôme universitaire de la faculté de Limoges, puis une école à Paris.
Des avantages pour le chirurgien
Depuis, elle a pratiqué des centaines d'accompagnements, avec quelques chirurgiens convaincus comme le professeur Muriel Mathonnet : "Ça apporte énormément de confort tant pour le patient que pour le chirurgien." Quel avantage pour le chirurgien ? "Le calme, la sérénité, le patient ne va pas bouger parce qu’il est dans l'atmosphère qui lui convient."
Au CHU, d'autres services utilisent l'hypnose en dehors du bloc opératoire : en oncopédiatrie (prise en charge des enfants et adolescents souffrant de cancer), urologie, dans le traitement des douleurs chroniques ou encore l'arrêt du tabac. Une médecine parallèle de plus en plus intégrée.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine
C'est une pratique qui prend une place de plus en plus importante à l'hôpital : l'hypnose. Au CHU de Limoges, une infirmière de bloc opératoire spécialement formée la propose lors de certaines interventions sous anesthésie locale. L'hypnose ne remplace en aucun cas l'anesthésie, mais vient en complément pour réduire l'anxiété du patient. Nous avons suivi une opération.
L'accompagnement hypnotique commence 20 minutes avant l'arrivée du chirurgien en salle d'opération : "Vous respirez tranquillement, calmement, vous pouvez sentir l’air qui rentre à l’intérieur de vos narines… "La patiente va subir une parathyroïdectomie, l'ablation d'une glande autour de la thyroïde. Une opération réalisée sous anesthésie locale, car elle nécessite une incision au niveau du cou. Mais la malade est concentrée sur la musique légère et la voix de l'infirmière.
Isabelle Duglué, praticienne en hypnose, explique sa mission : "On va tenter d’aller sur un chemin d’effets désirés, la concentration, les pensées qui ralentissent, le corps qui se détend, la sécurité… Tout ça, on va l’amener au fur et à mesure des suggestions pour que la personne puisse activer son imaginaire."
Contrer les idées reçues
Après quarante minutes d'opération, la patiente est en pleine forme : "Je pense que ça m’a vraiment aidée, parce que je n’étais pas concentrée sur ce que pouvait faire le chirurgien, j’étais ailleurs."
Ces séances d'hypnose ne s'improvisent pas. Avant l'opération, l'infirmière rencontre la patiente lors d'un entretien d'1 h 30. Il s'agit d'explorer ensemble l'univers rassurant vers lequel elle pourra l'emmener, de tester ses réactions dans un état pré-hypnotique, mais aussi d'informer, de contrer les idées reçues : "Les gens ont des peurs par rapport à ce qui peut se passer. On a cette idée qu’il y a une sorte de manipulation…"
Isabelle Duglué s'est formée à l'hypnose il y a cinq ans via un diplôme universitaire de la faculté de Limoges, puis une école à Paris.
Des avantages pour le chirurgien
Depuis, elle a pratiqué des centaines d'accompagnements, avec quelques chirurgiens convaincus comme le professeur Muriel Mathonnet : "Ça apporte énormément de confort tant pour le patient que pour le chirurgien." Quel avantage pour le chirurgien ? "Le calme, la sérénité, le patient ne va pas bouger parce qu’il est dans l'atmosphère qui lui convient."
Au CHU, d'autres services utilisent l'hypnose en dehors du bloc opératoire : en oncopédiatrie (prise en charge des enfants et adolescents souffrant de cancer), urologie, dans le traitement des douleurs chroniques ou encore l'arrêt du tabac. Une médecine parallèle de plus en plus intégrée.