Quand l'hypnose médicale fait ses preuves - Grand Bien vous fasse - France inter
Coup de projecteur sur les dernières recherches scientifiques sur l’hypnose médicale.
Oubliez les images superficielles de l’hypnose. L’hypnose plus ou moins subtilement mise en scène dans des émissions de télévision ou dans de plaisants spectacles de music-hall. Oubliez également l’idée que l’hypnose serait une variété de sommeil où un hypnotiseur manipulateur vous suggèrerait de faire des choses plus ou moins ridicules.
L'hypnose médicale permet de soulager certaines pathologies comme les douleurs chroniques, l’anxiété ou les phobies, ou de se défaire de certains comportements. Vous le verrez, l'hypnose permet de retrouver l'unité corps/esprit grâce au pouvoir de l'imagination et du lâcher prise. Avec un but : retrouver une certaine forme de liberté. Nos experts vous donneront également des clés pour pratiquer l’auto-hypnose en toute sécurité.
En finir avec les clichés sur l'hypnose
L'hypnose dans notre Histoire commence au 18ème siècle, à la cour de Marie-Antoinette. C'est d'abord une affaire de soin, de traitement médical. Le folklore qui l'a accompagnée l'a toujours desservie précise Adrian Chaboche.
De son côté Sébastien Bohler souligne que grâce aux neurosciences, on peut voir que le cerveau fonctionne différemment en état d'hypnose. Qu'il y a de véritables effets qui peuvent être quantifiés. C'est une sorte de discipline scientifique.
Jean-Marc Benhaiem redéfinit l'hypnose médicale comme "la puissance de l'influençabilité qui est à la fois tout à fait bénéfique puisque ça nous permet d'apprendre, mais en même temps cette influençabilité peut nous nuire. On peut être sous l'emprise de quelque chose (addiction, peur, traumatisme...). L'idée de réserver l'hypnose à la sphère médicale c'est de s'en servir comme d'une thérapie - et pas pour manipuler."
Christophe André : "Quand on parle d'hypnose aujourd'hui c'est un peu comme quand on parle de méditation. On parle de pratiques très variées. Et il va falloir mettre un peu d'ordre, mieux comprendre les profils, les différentes façons d'hypnotiser."
L'hypnose comme expérience de la liberté
Jean-Marc Benhaeim explique à ses patients qui arrivent dans son cabinet qu'au lieu de les manipuler, il va les "dé-manipuler".
Par l'industrie du tabac, vous êtes manipulés. Par des souffrances de l'enfance aussi. Et notre travail est de vous désenvoûter.
L'objectif c'est de libérer une personne d'une pensée, d'une peur, d'un souvenir traumatique.
Pour Adrian Chaboche, il y a une "partie régressive. C'est aussi une affaire de sensations. Parfois on va obtenir des résultats rapides et très spectaculaires, mais parce que la personne est prête."
C'est un mécanisme qui fonctionne aussi lorsque la personne a déjà pris conscience de certaines choses, ce qui permet de la libérer.
"La petite différence entre l'hypnose et la psychanalyse, c'est que le patient n'a pas forcément besoin de tout comprendre et c'est assez reposant."
L'hypnose : un état actif
Sébastien Bohler : Contrairement à ce qu'on pense, l'hypnose ce n'est pas un moment où on est forcément passif, où on se laisse pénétrer par un hypnothérapeute.
"Il va falloir participer, mobiliser des souvenirs, des images, des métaphores. La conscience n'est pas du tout éteinte, et la mémoire non plus."
Tout le monde est-il hypnotisable ?
Adrian Chaboche : "Oui à condition que... Il faut tout d'abord que la personne en ait envie, qu'elle se sente en confiance avec le thérapeute. C'est pourquoi il est important de bien choisir son thérapeute, qu'il/elle ait suivi les bonnes formations (qu'il s'agisse de professionnels de santé). Tout le monde peut accéder à l'état d'hypnose, car il s'agit d'un état neurologique naturel."
La suite est à écouter...
Oubliez les images superficielles de l’hypnose. L’hypnose plus ou moins subtilement mise en scène dans des émissions de télévision ou dans de plaisants spectacles de music-hall. Oubliez également l’idée que l’hypnose serait une variété de sommeil où un hypnotiseur manipulateur vous suggèrerait de faire des choses plus ou moins ridicules.
L'hypnose médicale permet de soulager certaines pathologies comme les douleurs chroniques, l’anxiété ou les phobies, ou de se défaire de certains comportements. Vous le verrez, l'hypnose permet de retrouver l'unité corps/esprit grâce au pouvoir de l'imagination et du lâcher prise. Avec un but : retrouver une certaine forme de liberté. Nos experts vous donneront également des clés pour pratiquer l’auto-hypnose en toute sécurité.
En finir avec les clichés sur l'hypnose
L'hypnose dans notre Histoire commence au 18ème siècle, à la cour de Marie-Antoinette. C'est d'abord une affaire de soin, de traitement médical. Le folklore qui l'a accompagnée l'a toujours desservie précise Adrian Chaboche.
De son côté Sébastien Bohler souligne que grâce aux neurosciences, on peut voir que le cerveau fonctionne différemment en état d'hypnose. Qu'il y a de véritables effets qui peuvent être quantifiés. C'est une sorte de discipline scientifique.
Jean-Marc Benhaiem redéfinit l'hypnose médicale comme "la puissance de l'influençabilité qui est à la fois tout à fait bénéfique puisque ça nous permet d'apprendre, mais en même temps cette influençabilité peut nous nuire. On peut être sous l'emprise de quelque chose (addiction, peur, traumatisme...). L'idée de réserver l'hypnose à la sphère médicale c'est de s'en servir comme d'une thérapie - et pas pour manipuler."
Christophe André : "Quand on parle d'hypnose aujourd'hui c'est un peu comme quand on parle de méditation. On parle de pratiques très variées. Et il va falloir mettre un peu d'ordre, mieux comprendre les profils, les différentes façons d'hypnotiser."
L'hypnose comme expérience de la liberté
Jean-Marc Benhaeim explique à ses patients qui arrivent dans son cabinet qu'au lieu de les manipuler, il va les "dé-manipuler".
Par l'industrie du tabac, vous êtes manipulés. Par des souffrances de l'enfance aussi. Et notre travail est de vous désenvoûter.
L'objectif c'est de libérer une personne d'une pensée, d'une peur, d'un souvenir traumatique.
Pour Adrian Chaboche, il y a une "partie régressive. C'est aussi une affaire de sensations. Parfois on va obtenir des résultats rapides et très spectaculaires, mais parce que la personne est prête."
C'est un mécanisme qui fonctionne aussi lorsque la personne a déjà pris conscience de certaines choses, ce qui permet de la libérer.
"La petite différence entre l'hypnose et la psychanalyse, c'est que le patient n'a pas forcément besoin de tout comprendre et c'est assez reposant."
L'hypnose : un état actif
Sébastien Bohler : Contrairement à ce qu'on pense, l'hypnose ce n'est pas un moment où on est forcément passif, où on se laisse pénétrer par un hypnothérapeute.
"Il va falloir participer, mobiliser des souvenirs, des images, des métaphores. La conscience n'est pas du tout éteinte, et la mémoire non plus."
Tout le monde est-il hypnotisable ?
Adrian Chaboche : "Oui à condition que... Il faut tout d'abord que la personne en ait envie, qu'elle se sente en confiance avec le thérapeute. C'est pourquoi il est important de bien choisir son thérapeute, qu'il/elle ait suivi les bonnes formations (qu'il s'agisse de professionnels de santé). Tout le monde peut accéder à l'état d'hypnose, car il s'agit d'un état neurologique naturel."
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La nouvelle anesthésie - Reportage - France 3
L'hypnose s'invite à l'hôpital - Magazine Générations - Clinique de la Source
Que ce soit pour calmer l'anxiété d'un examen médical, pour apaiser les douleurs d'un changement de pansement ou pour réduire les quantités de sédatifs, cette pratique est désormais de plus en plus appréciée par les patients et les soignants. Explications.
Disons-le d'emblée : non, sous hypnose personne n'ira cambrioler une banque ou manger des vers de terre contre son gré. Heureusement, l'époque où cette pratique était perçue comme une façon de manipuler autrui est révolue. En revanche, l'hypnose est devenue un outil supplémentaire au service des soignants et de leurs patients.
La transe hypnotique, du nom de l'état de conscience modifié dans lequel se trouve la personne hypnotisée, permet de surmonter des situations jugées délicates en état de conscience habituel. «Nous constatons clairement une évolution de la demande pour de l'hypnose, de la part de nos patients, explique Stéphanie Deroo, infirmière clinicienne à la Clinique La Source de Lausanne. Ils sont de plus en plus intéressés par cette pratique, car ils savent qu'elle apporte de nombreux bénéfices. Nous l'utilisons en complémentarité des soins plus traditionnels. »
Depuis 2018, la clinique lausannoise propose l'hypnose dans les unités de soins pour réduire l'anxiété des patients hospitalisés ou pour limiter les désagréments de certains actes médicaux douloureux (changements de pansements, pose d'une intraveineuse, entre autres). En radiologie, cette pratique est proposée lors de scanner ou d'IRM, car elle permet aux personnes claustrophobes ou angoissées de surmonter leurs peurs. Mais l'hypnose s'invite également au bloc opératoire : «Nous pouvons l'utiliser pour diminuer fortement les quantités de médicaments anesthésiques administrés lors des différentes chirurgies dites de surface : pose d'un pacemaker, excision d'un lipome, opération d'une hernie. Elle est aussi utile lors d'endoscopie ou de la mise en place d'une péridurale, explique Manuela Kohler, médecin anesthésiste à la Clinique La Source. Grâce à cette technique, les quantités de médicaments sont fortement revus à la baisse. Cela permet une récupération beaucoup plus rapide et évite également aux patients de subir les effets secondaires liés aux produits utilisés pour les narcoses. » Marinette Kohli en a fait l'agréable expérience, en 2019, lors d'une opération pour une hernie ombilicale: «J'avais fait quelques séances d'hypnose, il y a plus de cinq ans, pour atteindre certains objectifs sportifs. J'étais donc sensible à cette pratique et j'ai demandé au chirurgien si c'était possible d'y avoir recours pour éviter l'anesthésie générale et ses conséquences. Je pensais qu'il fallait une longue préparation, mais pas du tout. Le jour de l'intervention, l'hypnothérapeute m'a suggéré de faire un voyage intérieur (lire encadré) pour s'assurer que j'entrais facilement en état de conscience modifiée, ce qui a été le cas. » C'est ainsi que la quinquagénaire a pu se faire opérer, tout en restant éveillée. Plutôt que l'habituelle anesthésie générale prévue pour ce genre d'intervention, la patiente a bénéficié d'une anesthésie locale et d'une séance d'hypnose tout au long de l'opération. «Je me souviens d'avoir vu le chirurgien, les soignants, mais je n'ai ressenti aucune douleur. A un moment donné, j'ai perdu le fil et je suis sortie de mon état hypnotique. J'ai un peu paniqué, mais l'hypnothérapeute m'a rassurée, elle m'a suggéré de reprendre là où j'en étais et tout s'est super bien passé. » Marinette Kohli est alors sortie de la salle d'opération sans passer par la salle de réveil. «J'avais déjà été opérée pour une hernie, deux ans auparavant, sous narcose totale et j'ai mis un long moment à me réveiller et plusieurs jours à récupérer. Cette fois-ci, je n'ai ressenti aucune fatigue postopératoire. »
Le groupe hypnose de la Clinique La Source est composé, aujourd'hui, en plus de Mesdames Deroo et Kohler, d'une infirmière en anesthésie, d'une technicienne en radiologie et d'un autre médecin anesthésiste. «L'hypnose est un soin complémentaire aux traitements dispensés à la clinique, explique Stéphanie Deroo. Les chirurgiens, mais aussi les collègues des étages ou des soins intensifs font appel à notre groupe lorsqu'ils jugent que cette pratique peut être utile à leurs patients. Ainsi, nous utilisons l'hypnose également en cas de douleurs chroniques, pour un accompagnement en fin de vie, lors de troubles du sommeil, d'angoisses ou d'une volonté d'arrêt de tabac. Nous essayons de répondre aux objectifs des patients et n'hésitons pas à proposer d'autres soins, lorsque l'hypnose ne suffit pas. »
Yseult Théraulaz
SUGGÉRER POUR MIEUX S'ÉVADER
L'hypnose la plus en vogue actuellement est celle mise au point par l'Américain Milton Erickson (1901-1980). On parle donc d'hypnose ericksonienne. L'hypnothérapeute accompagne la personne hypnotisée en lui suggérant des images, afin de lui permettre d'entrer en transe, de s'éloigner mentalement de la situation dans laquelle elle se trouve.
Tout un chacun est capable de se mettre dans cet état de conscience modifié, il ne s'agit pas de partir « loin» ni d'être totalement déconnecté de la réalité. Tout le monde a déjà expérimenté cet état: à un feu rouge lorsqu'on est dans la lune et que l'on perçoit pourtant qu'il est temps de redémarrer, car le feu est passé au vert. Lors d'une conversation dont on perd momentanément le fil en s'évadant «ailleurs», tout en continuant à entendre les voix autour de soi.
Lors d'un acte médical, l'hypnothérapeute détourne l'attention du patient, afin que le soin (la pose d'une intraveineuse ou la pratique d'une chirurgie) soit relayé en second plan. A tout moment, le patient peu revenir à l'instant présent, il n'est pas enfermé dans sa transe. Il fait un voyage intérieur lui permettant de ne plus se focaliser sur ce qui l'angoisse ou lui fait mal. «Lors de mon opération, j'ai entrepris mentalement un périple en commençant dans une forêt. Je pouvais sentir les odeurs des arbres. Ensuite, j'ai continué mon voyage sur une plage. Je percevais les grains de sable sous mes pieds, le bruit des vagues, la chaleur des rochers. J'ai fait appel à mes cinq sens, tout au long de ma transe et cela m'a permis de me faire opérer sans anesthésie et sans ressentir aucune douleur. J'étais pourtant éveillée pendant toute l'intervention», précise Marinette Kohli.
Disons-le d'emblée : non, sous hypnose personne n'ira cambrioler une banque ou manger des vers de terre contre son gré. Heureusement, l'époque où cette pratique était perçue comme une façon de manipuler autrui est révolue. En revanche, l'hypnose est devenue un outil supplémentaire au service des soignants et de leurs patients.
La transe hypnotique, du nom de l'état de conscience modifié dans lequel se trouve la personne hypnotisée, permet de surmonter des situations jugées délicates en état de conscience habituel. «Nous constatons clairement une évolution de la demande pour de l'hypnose, de la part de nos patients, explique Stéphanie Deroo, infirmière clinicienne à la Clinique La Source de Lausanne. Ils sont de plus en plus intéressés par cette pratique, car ils savent qu'elle apporte de nombreux bénéfices. Nous l'utilisons en complémentarité des soins plus traditionnels. »
Depuis 2018, la clinique lausannoise propose l'hypnose dans les unités de soins pour réduire l'anxiété des patients hospitalisés ou pour limiter les désagréments de certains actes médicaux douloureux (changements de pansements, pose d'une intraveineuse, entre autres). En radiologie, cette pratique est proposée lors de scanner ou d'IRM, car elle permet aux personnes claustrophobes ou angoissées de surmonter leurs peurs. Mais l'hypnose s'invite également au bloc opératoire : «Nous pouvons l'utiliser pour diminuer fortement les quantités de médicaments anesthésiques administrés lors des différentes chirurgies dites de surface : pose d'un pacemaker, excision d'un lipome, opération d'une hernie. Elle est aussi utile lors d'endoscopie ou de la mise en place d'une péridurale, explique Manuela Kohler, médecin anesthésiste à la Clinique La Source. Grâce à cette technique, les quantités de médicaments sont fortement revus à la baisse. Cela permet une récupération beaucoup plus rapide et évite également aux patients de subir les effets secondaires liés aux produits utilisés pour les narcoses. » Marinette Kohli en a fait l'agréable expérience, en 2019, lors d'une opération pour une hernie ombilicale: «J'avais fait quelques séances d'hypnose, il y a plus de cinq ans, pour atteindre certains objectifs sportifs. J'étais donc sensible à cette pratique et j'ai demandé au chirurgien si c'était possible d'y avoir recours pour éviter l'anesthésie générale et ses conséquences. Je pensais qu'il fallait une longue préparation, mais pas du tout. Le jour de l'intervention, l'hypnothérapeute m'a suggéré de faire un voyage intérieur (lire encadré) pour s'assurer que j'entrais facilement en état de conscience modifiée, ce qui a été le cas. » C'est ainsi que la quinquagénaire a pu se faire opérer, tout en restant éveillée. Plutôt que l'habituelle anesthésie générale prévue pour ce genre d'intervention, la patiente a bénéficié d'une anesthésie locale et d'une séance d'hypnose tout au long de l'opération. «Je me souviens d'avoir vu le chirurgien, les soignants, mais je n'ai ressenti aucune douleur. A un moment donné, j'ai perdu le fil et je suis sortie de mon état hypnotique. J'ai un peu paniqué, mais l'hypnothérapeute m'a rassurée, elle m'a suggéré de reprendre là où j'en étais et tout s'est super bien passé. » Marinette Kohli est alors sortie de la salle d'opération sans passer par la salle de réveil. «J'avais déjà été opérée pour une hernie, deux ans auparavant, sous narcose totale et j'ai mis un long moment à me réveiller et plusieurs jours à récupérer. Cette fois-ci, je n'ai ressenti aucune fatigue postopératoire. »
Le groupe hypnose de la Clinique La Source est composé, aujourd'hui, en plus de Mesdames Deroo et Kohler, d'une infirmière en anesthésie, d'une technicienne en radiologie et d'un autre médecin anesthésiste. «L'hypnose est un soin complémentaire aux traitements dispensés à la clinique, explique Stéphanie Deroo. Les chirurgiens, mais aussi les collègues des étages ou des soins intensifs font appel à notre groupe lorsqu'ils jugent que cette pratique peut être utile à leurs patients. Ainsi, nous utilisons l'hypnose également en cas de douleurs chroniques, pour un accompagnement en fin de vie, lors de troubles du sommeil, d'angoisses ou d'une volonté d'arrêt de tabac. Nous essayons de répondre aux objectifs des patients et n'hésitons pas à proposer d'autres soins, lorsque l'hypnose ne suffit pas. »
Yseult Théraulaz
SUGGÉRER POUR MIEUX S'ÉVADER
L'hypnose la plus en vogue actuellement est celle mise au point par l'Américain Milton Erickson (1901-1980). On parle donc d'hypnose ericksonienne. L'hypnothérapeute accompagne la personne hypnotisée en lui suggérant des images, afin de lui permettre d'entrer en transe, de s'éloigner mentalement de la situation dans laquelle elle se trouve.
Tout un chacun est capable de se mettre dans cet état de conscience modifié, il ne s'agit pas de partir « loin» ni d'être totalement déconnecté de la réalité. Tout le monde a déjà expérimenté cet état: à un feu rouge lorsqu'on est dans la lune et que l'on perçoit pourtant qu'il est temps de redémarrer, car le feu est passé au vert. Lors d'une conversation dont on perd momentanément le fil en s'évadant «ailleurs», tout en continuant à entendre les voix autour de soi.
Lors d'un acte médical, l'hypnothérapeute détourne l'attention du patient, afin que le soin (la pose d'une intraveineuse ou la pratique d'une chirurgie) soit relayé en second plan. A tout moment, le patient peu revenir à l'instant présent, il n'est pas enfermé dans sa transe. Il fait un voyage intérieur lui permettant de ne plus se focaliser sur ce qui l'angoisse ou lui fait mal. «Lors de mon opération, j'ai entrepris mentalement un périple en commençant dans une forêt. Je pouvais sentir les odeurs des arbres. Ensuite, j'ai continué mon voyage sur une plage. Je percevais les grains de sable sous mes pieds, le bruit des vagues, la chaleur des rochers. J'ai fait appel à mes cinq sens, tout au long de ma transe et cela m'a permis de me faire opérer sans anesthésie et sans ressentir aucune douleur. J'étais pourtant éveillée pendant toute l'intervention», précise Marinette Kohli.