Interview du Dr Philippe Aïm - Télématin
L'hypnose peut-elle permettre de retrouver des souvenirs? De savoir la vérité? Est-elle un outil fiable pour explorer la mémoire des faits?
Interview du Dr Philippe Aïm par Christelle Ballestrero pour Télématin Santé du 5 juin 2018.
Interview du Dr Philippe Aïm par Christelle Ballestrero pour Télématin Santé du 5 juin 2018.
Metz : hypnose, acupuncture et yoga pour soulager le stress à l’hôpital - Le Républicain Lorrain
L’hôpital de Mercy veut créer un Institut des médecines complémentaires. Hypnose, yoga, acupuncture et ostéopathie vont permettre de soulager les anxiétés et les douleurs des patients.
Le CHR de Metz-Thionville veut créer un service dédié aux médecines complémentaires. De quoi s’agit-il ?
Nazmine GULER, urgentiste : « Les médecines complémentaires ou intégratives interviennent là où la médecine traditionnelle trouve ses limites. Elles permettent une prise en charge globale des patients. »
Quelles sont-elles ?
N. G. : « Ce sont les médecines chinoises, la musicothérapie, la sophrologie, l’ostéopathie, l’acupuncture, le taï-chi. Ces quatre dernières sont reconnues par l’Académie de médecine, appuyées donc par des études scientifiques. »
Quels avantages apportent-elles dans les soins ?
N. G. : « Elles sont recherchées par les patients, pour le bien-être qu’elles procurent. La médecine classique s’est déshumanisée. Mais attention ! Les deux médecines ne sont pas concurrentielles. Les médecines intégratives arrivent en complément. Il faut se méfier des gens qui ne veulent se soigner que par des médecines alternatives. »
Pour quels types de pathologies ?
Noura ZANNAD, cardiologue : « Nous avons des résultats pour soulager les douleurs chroniques par exemple, pour trouver des solutions non médicamenteuses ou pour réduire les effets indésirables des médicaments. Aucune technique ne fonctionne à 100 % mais on a de bons résultats. »
Vous utilisez l’hypnose aux urgences depuis six ans ?
N. G. : « Cette technique permet de gérer les douleurs aiguës accompagnées de stress qu’il y ait un geste technique ou pas. On peut utiliser l’hypnose par exemple pour réduire une luxation de l’épaule, pour gérer la douleur d’une crise cardiaque, pour les sutures. Nous avons commencé à utiliser l’hypnose car nous étions démunis. »
Un avantage pour les patients et les soignants ?
N. G. : « On travaille plus facilement dans une bonne ambiance quand le patient est confortable. »
Pourquoi les introduire dans un centre hospitalier régional ?
N. Z. : « Parce que nous nous rendons compte que le public est en demande, d’une part. Les introduire à l’hôpital permet encore d’éviter les dérives. Ça rassure les patients. Cela permettra encore de faire des recherches, pour avoir des résultats et des études fiables. »
« L’institut répond à une demande des patients »
L’Institut des médecines complémentaires est en cours de conception. « Il s’agit de la création d’une unité de consultations », explique Nasmine Guler, urgentiste qui porte le projet. Un service qui devrait à terme intégrer l’acupuncture, les médecines chinoises, la yogathérapie, l’ostéopathie et l’hypnose. L’institut est en cours de création, ce qui signifie que les porteurs de projets évaluent les compétences en interne. Pour exemple, Noura Zannad, cardiologue, a intégré la yogathérapie à ses consultations, « pour les patients stressés, souffrant d’hypertension artérielle, de palpitations ».
« L’institut dont la création est actée répond à une demande des patients, insiste Charlotte Clément, directrice de cabinet de Marie-Odile Saillard, directrice du CHR Metz-Thionville. Il intègre le parcours de soin, notamment dans la prise en charge de toutes les maladies chroniques (cancers, insuffisances rhénales ou respiratoires…). Des médecins ont été dédiés à cette unité. » « Nous étudions la possibilité d’en faire une unité qui compléterait l’unité de la douleur », répond Khalife Khalifé. Le président de la commission médicale d’établissement et chef du pôle cardiologie a soutenu le projet, après avoir été convaincu par les atouts de l’hypnose dans son service. Tout comme François Braun, patron des urgences, qui estime qu’il est important qu’un centre hospitalier régional dispose d’une telle unité.
Ouverte à Mercy, elle devrait s’étendre dans les mois prochains à l’hôpital Bel-Air de Thionville.
L’unité de consultation des maladies complémentaires est ouverte les mardis et jeudi à l’hôpital Mercy. Tel : 03 87 55 36 20
Propos recueillis par Anne RIMLINGER-PIGNON
Le CHR de Metz-Thionville veut créer un service dédié aux médecines complémentaires. De quoi s’agit-il ?
Nazmine GULER, urgentiste : « Les médecines complémentaires ou intégratives interviennent là où la médecine traditionnelle trouve ses limites. Elles permettent une prise en charge globale des patients. »
Quelles sont-elles ?
N. G. : « Ce sont les médecines chinoises, la musicothérapie, la sophrologie, l’ostéopathie, l’acupuncture, le taï-chi. Ces quatre dernières sont reconnues par l’Académie de médecine, appuyées donc par des études scientifiques. »
Quels avantages apportent-elles dans les soins ?
N. G. : « Elles sont recherchées par les patients, pour le bien-être qu’elles procurent. La médecine classique s’est déshumanisée. Mais attention ! Les deux médecines ne sont pas concurrentielles. Les médecines intégratives arrivent en complément. Il faut se méfier des gens qui ne veulent se soigner que par des médecines alternatives. »
Pour quels types de pathologies ?
Noura ZANNAD, cardiologue : « Nous avons des résultats pour soulager les douleurs chroniques par exemple, pour trouver des solutions non médicamenteuses ou pour réduire les effets indésirables des médicaments. Aucune technique ne fonctionne à 100 % mais on a de bons résultats. »
Vous utilisez l’hypnose aux urgences depuis six ans ?
N. G. : « Cette technique permet de gérer les douleurs aiguës accompagnées de stress qu’il y ait un geste technique ou pas. On peut utiliser l’hypnose par exemple pour réduire une luxation de l’épaule, pour gérer la douleur d’une crise cardiaque, pour les sutures. Nous avons commencé à utiliser l’hypnose car nous étions démunis. »
Un avantage pour les patients et les soignants ?
N. G. : « On travaille plus facilement dans une bonne ambiance quand le patient est confortable. »
Pourquoi les introduire dans un centre hospitalier régional ?
N. Z. : « Parce que nous nous rendons compte que le public est en demande, d’une part. Les introduire à l’hôpital permet encore d’éviter les dérives. Ça rassure les patients. Cela permettra encore de faire des recherches, pour avoir des résultats et des études fiables. »
« L’institut répond à une demande des patients »
L’Institut des médecines complémentaires est en cours de conception. « Il s’agit de la création d’une unité de consultations », explique Nasmine Guler, urgentiste qui porte le projet. Un service qui devrait à terme intégrer l’acupuncture, les médecines chinoises, la yogathérapie, l’ostéopathie et l’hypnose. L’institut est en cours de création, ce qui signifie que les porteurs de projets évaluent les compétences en interne. Pour exemple, Noura Zannad, cardiologue, a intégré la yogathérapie à ses consultations, « pour les patients stressés, souffrant d’hypertension artérielle, de palpitations ».
« L’institut dont la création est actée répond à une demande des patients, insiste Charlotte Clément, directrice de cabinet de Marie-Odile Saillard, directrice du CHR Metz-Thionville. Il intègre le parcours de soin, notamment dans la prise en charge de toutes les maladies chroniques (cancers, insuffisances rhénales ou respiratoires…). Des médecins ont été dédiés à cette unité. » « Nous étudions la possibilité d’en faire une unité qui compléterait l’unité de la douleur », répond Khalife Khalifé. Le président de la commission médicale d’établissement et chef du pôle cardiologie a soutenu le projet, après avoir été convaincu par les atouts de l’hypnose dans son service. Tout comme François Braun, patron des urgences, qui estime qu’il est important qu’un centre hospitalier régional dispose d’une telle unité.
Ouverte à Mercy, elle devrait s’étendre dans les mois prochains à l’hôpital Bel-Air de Thionville.
L’unité de consultation des maladies complémentaires est ouverte les mardis et jeudi à l’hôpital Mercy. Tel : 03 87 55 36 20
Propos recueillis par Anne RIMLINGER-PIGNON
Hypnose. L’alerte des professionnels - Le Télégramme
Les spécialistes de l’hypnose luttent pour distinguer cette pratique médicale du spectacle. Le sujet est sur la table de leur congrès international de Saint-Malo, en juin.
Messmer, le célèbre hypnotiseur québécois, est rhabillé pour l’hiver. « Le niveau des professionnels de santé est beaucoup plus élevé même si c’est moins spectaculaire », raille Claude Virot, président de la Société internationale d’hypnose. « Quand j’entends parler d’hypnose de rue, je trouve cela effrayant. Est-ce que j’assiste à un spectacle de chirurgie quand je vais voir un lanceur de couteaux ? Non ! »
Efficacité prouvée
Le médecin psychiatre tient précieusement à la distinction entre les spectacles, où les médiums peuvent vous faire rouler par terre à leur guise, et la sérieuse pratique médicale de l’hypnose. Car celle-ci a fait ses preuves et n’est plus discutée, martèle-t-il. Utilisée à l’origine en psychiatrie pour traiter les troubles comportementaux, elle se développe dans les blocs opératoires, en complément ou en remplacement de l’anesthésie classique. Preuve de l’attrait du milieu médical, Émergences, l’institut de Claude Virot basé à Rennes et à Paris, forme 600 personnes par an.
Problème, selon lui, la moitié des personnes qui pratiquent l’hypnose ne sont pas des professionnels de santé. Pire, abonde Bruno Dubos, formateur et psychiatre à Rennes, « on peut aujourd’hui suivre une formation de deux semaines sur internet et se prétendre ensuite professionnel. Or, on manie la conscience des gens, ce n’est pas n’importe quoi ».
C’est là tout le paradoxe.
Le secteur n’étant pas réglementé, n’importe qui peut ouvrir un cabinet. Mais, les professionnels de santé, eux, ne peuvent pas faire valoir leur formation. « La loi nous interdit de faire de la publicité et l’hypnose médicale n’est pas un terme reconnu », note Claude Virot. Par ailleurs, certains paramédicaux, comme les kinés ou les infirmières, ont récemment été interdits de l’utiliser sur des patients.
Économies à la clé
Alors, que faire ? Faut-il que l’ordre des médecins crée une spécialité d’hypnothérapeute au même titre que les autres ? Non, répond Claude Virot. « Cette pratique doit être transversale car elle peut être utilisée dans tous les secteurs contre la douleur. En revanche, il faudrait réserver le terme d’hypnose aux professionnels de santé de la même manière que le terme de massage ne peut être utilisé que par des kinés diplômés ».
Cette piste sera sur la table du 7e Congrès international « hypnose et douleur » qui se tiendra à Saint-Malo, du 14 au 16 juin prochain. Si les adeptes de cette pratique tiennent autant à la protéger des assauts des charlatans, c’est parce qu’ils sont persuadés de ses promesses en termes de santé mais aussi d’économies. Une étude réalisée à Grenoble démontre que les patients opérés sous hypnose guérissent plus vite et coûtent donc 30 % moins cher que les autres. Elle sera présentée lors du Congrès en juin, où l’on ne verra pas des quidams imiter l’otarie : l’événement est réservé aux professionnels.
Messmer, le célèbre hypnotiseur québécois, est rhabillé pour l’hiver. « Le niveau des professionnels de santé est beaucoup plus élevé même si c’est moins spectaculaire », raille Claude Virot, président de la Société internationale d’hypnose. « Quand j’entends parler d’hypnose de rue, je trouve cela effrayant. Est-ce que j’assiste à un spectacle de chirurgie quand je vais voir un lanceur de couteaux ? Non ! »
Efficacité prouvée
Le médecin psychiatre tient précieusement à la distinction entre les spectacles, où les médiums peuvent vous faire rouler par terre à leur guise, et la sérieuse pratique médicale de l’hypnose. Car celle-ci a fait ses preuves et n’est plus discutée, martèle-t-il. Utilisée à l’origine en psychiatrie pour traiter les troubles comportementaux, elle se développe dans les blocs opératoires, en complément ou en remplacement de l’anesthésie classique. Preuve de l’attrait du milieu médical, Émergences, l’institut de Claude Virot basé à Rennes et à Paris, forme 600 personnes par an.
Problème, selon lui, la moitié des personnes qui pratiquent l’hypnose ne sont pas des professionnels de santé. Pire, abonde Bruno Dubos, formateur et psychiatre à Rennes, « on peut aujourd’hui suivre une formation de deux semaines sur internet et se prétendre ensuite professionnel. Or, on manie la conscience des gens, ce n’est pas n’importe quoi ».
C’est là tout le paradoxe.
Le secteur n’étant pas réglementé, n’importe qui peut ouvrir un cabinet. Mais, les professionnels de santé, eux, ne peuvent pas faire valoir leur formation. « La loi nous interdit de faire de la publicité et l’hypnose médicale n’est pas un terme reconnu », note Claude Virot. Par ailleurs, certains paramédicaux, comme les kinés ou les infirmières, ont récemment été interdits de l’utiliser sur des patients.
Économies à la clé
Alors, que faire ? Faut-il que l’ordre des médecins crée une spécialité d’hypnothérapeute au même titre que les autres ? Non, répond Claude Virot. « Cette pratique doit être transversale car elle peut être utilisée dans tous les secteurs contre la douleur. En revanche, il faudrait réserver le terme d’hypnose aux professionnels de santé de la même manière que le terme de massage ne peut être utilisé que par des kinés diplômés ».
Cette piste sera sur la table du 7e Congrès international « hypnose et douleur » qui se tiendra à Saint-Malo, du 14 au 16 juin prochain. Si les adeptes de cette pratique tiennent autant à la protéger des assauts des charlatans, c’est parce qu’ils sont persuadés de ses promesses en termes de santé mais aussi d’économies. Une étude réalisée à Grenoble démontre que les patients opérés sous hypnose guérissent plus vite et coûtent donc 30 % moins cher que les autres. Elle sera présentée lors du Congrès en juin, où l’on ne verra pas des quidams imiter l’otarie : l’événement est réservé aux professionnels.
Stress post-traumatique : comment s’en sortir ? - Marie Claire
Flashbacks incessants, cauchemars, attaques de panique… Après un événement violent, le trauma peut être si important que la vie quotidienne devient difficile. Mieux vaut se faire aider rapidement pour ne pas laisser l’anxiété et la dépression s’enraciner.
Le syndrome de stress post-traumatique est un désordre psychologique à prendre au sérieux. Il peut apparaître suite à un viol, un accident de la route, une prise d’otage ou un attentat terroriste.
Les symptômes ne sont pas forcément immédiats : ils surgissent parfois quelques semaines, voire plusieurs mois, après l’événement traumatique. Les troubles restent mineurs chez certains, mais ils génèrent une véritable souffrance et une altération du comportement social chez les personnes plus vulnérables, en raison d’un deuil ou d’une anxiété préexistante.
Syndrome de stress post-traumatique : les signes qui doivent alerter
La victime connaît souvent un syndrome de répétition. Elle revit mentalement sous forme de flashs la scène dramatique durant le jour, mais aussi au cours de la nuit en faisant des cauchemars à répétition. Sur le qui-vive, elle sursaute souvent pour un rien et se retrouve en proie à des crises d’angoisseinextricables. Des phobies, des obsessions, des colères explosives, des troubles alimentaires ou une hypochondrie peuvent également se développer.
Si ces troubles durent plus d’un mois, il faut impérativement consulter afin de ne pas sombrer dans la dépression ou dans un état d’anxiété généralisé.
Une prise en charge en deux temps
Après un attentat ou un gigantesque carambolage, une cellule d’urgence médico-psychologique est désormais immédiatement mise en place pour que les personnes présentes – choquées mais pas forcément blessées – digèrent au plus vite le trauma. Certains individus sont dans un état de stupeur, d’autres de torpeur, qui ne présage pas de la manière dont elles surmonteront ultérieurement ce choc psychique. Il est nécessaire de rassurer au plus vite, puis de débriefer l’événement un à deux jours plus tard, une fois la sidération passée. Plus la prise ne charge est précoce, plus le risque de développer un stress post-traumatique chronique est faible.
Si aucun accompagnement psychologique n’a pas été entrepris précocement, comme cela est souvent le cas après un traumatisme individuel, ou si l’événement violent laisse des traces tenaces dans le cerveau et le corps, il faut se faire aider dans la durée pour parvenir à mettre l’événement à distance, reprendre confiance en soi et dissoudre l’anxiété.
Des médicaments antidépresseurs peuvent être prescrits sur une courte période, mais ils ne sont pas une solution à long terme. Et les anxiolytiques sont contre-indiqués. "Ils pourraient même allonger le temps nécessaires pour se remettre d’un événement potentiellement traumatisant", suggère l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Une psychothérapie est d’un plus grand secours pour sortir de l’emprise du trauma, associée à d’autres méthodes comme la sophrologie pour lutter contre les manifestations du stress (insomnie, hypervigilance,…) ou l’hypnose pour revivre plus sereinement le trauma et s’en détacher peu à peu.
L’EMDR, une technique thérapeutique de plus en plus prisée
L'EMDR - Eye Mouvement Desensitization and Reprocessing en anglais - est actuellement reconnue comme l’une des méthodes thérapeutiques les plus efficaces pour alléger la charge émotionnelle liée à un traumatisme devenu chronique.
Elle repose sur une stimulation oculaire alternée (œil gauche/œil droite) visant à retraiter le souvenir traumatique, à le déraciner du cerveau émotionnel. Le travail peut également être réalisé avec des stimulations alternées sur les jambes – à l’aide de tapotements - ou avec des sons qui basculent d’une oreille à l’autre, pendant que le patient se remémore le trauma.
"C’est un outil puissant de restructuration cognitive qui amène à réinterpréter l’événement", estime le Dr Christophe Bagot, qui pratique l’EMDR avec ses patients. En 5 à 10 séances, un trauma omniprésent se métamorphose ainsi en un simple souvenir. Il n’est pas effacé de la mémoire mais il n’empoisonne plus le présent.
Sylvia Vaisman
Le syndrome de stress post-traumatique est un désordre psychologique à prendre au sérieux. Il peut apparaître suite à un viol, un accident de la route, une prise d’otage ou un attentat terroriste.
Les symptômes ne sont pas forcément immédiats : ils surgissent parfois quelques semaines, voire plusieurs mois, après l’événement traumatique. Les troubles restent mineurs chez certains, mais ils génèrent une véritable souffrance et une altération du comportement social chez les personnes plus vulnérables, en raison d’un deuil ou d’une anxiété préexistante.
Syndrome de stress post-traumatique : les signes qui doivent alerter
La victime connaît souvent un syndrome de répétition. Elle revit mentalement sous forme de flashs la scène dramatique durant le jour, mais aussi au cours de la nuit en faisant des cauchemars à répétition. Sur le qui-vive, elle sursaute souvent pour un rien et se retrouve en proie à des crises d’angoisseinextricables. Des phobies, des obsessions, des colères explosives, des troubles alimentaires ou une hypochondrie peuvent également se développer.
Si ces troubles durent plus d’un mois, il faut impérativement consulter afin de ne pas sombrer dans la dépression ou dans un état d’anxiété généralisé.
Une prise en charge en deux temps
Après un attentat ou un gigantesque carambolage, une cellule d’urgence médico-psychologique est désormais immédiatement mise en place pour que les personnes présentes – choquées mais pas forcément blessées – digèrent au plus vite le trauma. Certains individus sont dans un état de stupeur, d’autres de torpeur, qui ne présage pas de la manière dont elles surmonteront ultérieurement ce choc psychique. Il est nécessaire de rassurer au plus vite, puis de débriefer l’événement un à deux jours plus tard, une fois la sidération passée. Plus la prise ne charge est précoce, plus le risque de développer un stress post-traumatique chronique est faible.
Si aucun accompagnement psychologique n’a pas été entrepris précocement, comme cela est souvent le cas après un traumatisme individuel, ou si l’événement violent laisse des traces tenaces dans le cerveau et le corps, il faut se faire aider dans la durée pour parvenir à mettre l’événement à distance, reprendre confiance en soi et dissoudre l’anxiété.
Des médicaments antidépresseurs peuvent être prescrits sur une courte période, mais ils ne sont pas une solution à long terme. Et les anxiolytiques sont contre-indiqués. "Ils pourraient même allonger le temps nécessaires pour se remettre d’un événement potentiellement traumatisant", suggère l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Une psychothérapie est d’un plus grand secours pour sortir de l’emprise du trauma, associée à d’autres méthodes comme la sophrologie pour lutter contre les manifestations du stress (insomnie, hypervigilance,…) ou l’hypnose pour revivre plus sereinement le trauma et s’en détacher peu à peu.
L’EMDR, une technique thérapeutique de plus en plus prisée
L'EMDR - Eye Mouvement Desensitization and Reprocessing en anglais - est actuellement reconnue comme l’une des méthodes thérapeutiques les plus efficaces pour alléger la charge émotionnelle liée à un traumatisme devenu chronique.
Elle repose sur une stimulation oculaire alternée (œil gauche/œil droite) visant à retraiter le souvenir traumatique, à le déraciner du cerveau émotionnel. Le travail peut également être réalisé avec des stimulations alternées sur les jambes – à l’aide de tapotements - ou avec des sons qui basculent d’une oreille à l’autre, pendant que le patient se remémore le trauma.
"C’est un outil puissant de restructuration cognitive qui amène à réinterpréter l’événement", estime le Dr Christophe Bagot, qui pratique l’EMDR avec ses patients. En 5 à 10 séances, un trauma omniprésent se métamorphose ainsi en un simple souvenir. Il n’est pas effacé de la mémoire mais il n’empoisonne plus le présent.
Sylvia Vaisman
Des domaines d'application de plus en plus vastes pour l'hypnose - Ouest France
L'hypnose ericksonienne
Le Dr Hervé Maillard, chef de service de dermatologie au centre hospitalier du Mans, a totalement intégré l'hypnose dans ses techniques de soins. « En milieu médical, on pratique l'hypnose ericksonienne (1). Le but est de mobiliser les expériences et souvenirs du patient, en le mettant en état de transe. Rien à voir avec ce que l'on voit à la télé. L'idée n'est pas d'imposer une volonté, mais de guider au travers de suggestions. »
L'hypnose conversationnelle
Il faut distinguer l'hypnose conversationnelle et la transe profonde. La première permet un détournement de l'attention par les mots, pour faciliter un acte. « Je la pratique très régulièrement, sur des interventions douloureuses, qui ne nécessitent pas ou ne peuvent se faire sous anesthésie. » C'est le premier degré de la « dissociation, phénomène où l'esprit se détache du corps ». Une nouvelle forme de langage, pour ne pas induire d'inquiétude.
Conscience modifiée
Mais certaines pathologies poussent le Dr Maillard à mettre en transe profonde son patient, c'est-à-dire en état de conscience modifié. « Pour traiter l'hypersudation des mains, nous réalisons soixante injections de toxines botuliques à chaque main. On ne peut utiliser de produits anesthésiants, c'est donc très douloureux. Avec l'hypnose, on arrive à suggérer une anesthésie complète de la main ! »
Autre exemple : une greffe de peau pour un ulcère de jambe: « On combine une anesthésie locale en pommade et l'hypnose. Le gros avantage est de permettre des greffes sans avoir besoin d'anesthésiste. Un vrai gain de temps. » Un procédé utilisé également lors d'ablation de tumeurs cutanées bénignes ou malignes importantes.
L'hypnose peut aussi soigner
Des dermatoses peuvent être traitées sans médicament, uniquement par l'hypnose. Démangeaisons, eczéma, douleurs dans la bouche (stomatodynies). Et même un psoriasis, une maladie inflammatoire de la peau, chronique et multigénique. « Au même titre que l'hypnose peut avoir un impact sur l'influx de la douleur, des études scientifiques ont montré qu'elle pouvait aussi diminuer le phénomène d'inflammation. »
De nouveaux champs d'application
La portée médicale de l'hypnose ne s'arrête pas à la dermatologie. De nouveaux champs d'application sont étudiés: l'asthme chronique en pneumologie, le traitement d'un infarctus en cardiologie, lors de colopathies fonctionnelles en gastro-entérologie. Mais aussi en rhumatologie, en pédiatrique ou en gynécologie, lors d'un accouchement par exemple.
L'hypnose profonde n'est cependant pratiquée que sur un patient sur trente en dermatologie.
Mais l'hôpital poursuit sa démarche de formation des personnels, en fonction des projets de chaque service. « Par exemple, nous souhaitons que tous les patients qui demandent une anesthésie sous hypnose au bloc puissent en bénéficier. »
(1) Milton Hyland Erickson (1901-1980) était un psychiatre et psychologue américain qui a joué un rôle important dans le renouvellement de l'hypnose clinique et a consacré de nombreux travaux à l'hypnose thérapeutique.
Le Dr Hervé Maillard, chef de service de dermatologie au centre hospitalier du Mans, a totalement intégré l'hypnose dans ses techniques de soins. « En milieu médical, on pratique l'hypnose ericksonienne (1). Le but est de mobiliser les expériences et souvenirs du patient, en le mettant en état de transe. Rien à voir avec ce que l'on voit à la télé. L'idée n'est pas d'imposer une volonté, mais de guider au travers de suggestions. »
L'hypnose conversationnelle
Il faut distinguer l'hypnose conversationnelle et la transe profonde. La première permet un détournement de l'attention par les mots, pour faciliter un acte. « Je la pratique très régulièrement, sur des interventions douloureuses, qui ne nécessitent pas ou ne peuvent se faire sous anesthésie. » C'est le premier degré de la « dissociation, phénomène où l'esprit se détache du corps ». Une nouvelle forme de langage, pour ne pas induire d'inquiétude.
Conscience modifiée
Mais certaines pathologies poussent le Dr Maillard à mettre en transe profonde son patient, c'est-à-dire en état de conscience modifié. « Pour traiter l'hypersudation des mains, nous réalisons soixante injections de toxines botuliques à chaque main. On ne peut utiliser de produits anesthésiants, c'est donc très douloureux. Avec l'hypnose, on arrive à suggérer une anesthésie complète de la main ! »
Autre exemple : une greffe de peau pour un ulcère de jambe: « On combine une anesthésie locale en pommade et l'hypnose. Le gros avantage est de permettre des greffes sans avoir besoin d'anesthésiste. Un vrai gain de temps. » Un procédé utilisé également lors d'ablation de tumeurs cutanées bénignes ou malignes importantes.
L'hypnose peut aussi soigner
Des dermatoses peuvent être traitées sans médicament, uniquement par l'hypnose. Démangeaisons, eczéma, douleurs dans la bouche (stomatodynies). Et même un psoriasis, une maladie inflammatoire de la peau, chronique et multigénique. « Au même titre que l'hypnose peut avoir un impact sur l'influx de la douleur, des études scientifiques ont montré qu'elle pouvait aussi diminuer le phénomène d'inflammation. »
De nouveaux champs d'application
La portée médicale de l'hypnose ne s'arrête pas à la dermatologie. De nouveaux champs d'application sont étudiés: l'asthme chronique en pneumologie, le traitement d'un infarctus en cardiologie, lors de colopathies fonctionnelles en gastro-entérologie. Mais aussi en rhumatologie, en pédiatrique ou en gynécologie, lors d'un accouchement par exemple.
L'hypnose profonde n'est cependant pratiquée que sur un patient sur trente en dermatologie.
Mais l'hôpital poursuit sa démarche de formation des personnels, en fonction des projets de chaque service. « Par exemple, nous souhaitons que tous les patients qui demandent une anesthésie sous hypnose au bloc puissent en bénéficier. »
(1) Milton Hyland Erickson (1901-1980) était un psychiatre et psychologue américain qui a joué un rôle important dans le renouvellement de l'hypnose clinique et a consacré de nombreux travaux à l'hypnose thérapeutique.