L'hypnose : ses bienfaits, ses limites, ses dangers - La Libre
Marie-Elisabeth Faymonville est une sommité dans le monde de l'hypnose. Cette anesthésiste-réanimateur, qui dirige le Centre de la douleur du CHU de Liège, assure que "chaque individu possède le fonctionnement cérébral" permettant de réagir à l'hypnose. Ce qui permet notamment de soigner des dépendances (cigarette, alcool). Elle met cependant en garde, notamment face aux shows : "l'individu est fragilisé" durant ce processus. Marie-Elisabeth Faymonville est l'Invitée du samedi de LaLibre.be.
Lors de l'hypnose, dans quel état mental se trouve le patient ?
Ce n'est pas "état" mais un "processus" car cela varie, fluctue, ce n'est pas statique. Le patient est dans ce qu'on appelle un "processus de conscience modifiée". Il a l'impression de vivre un autre rapport à lui-même et à son environnement. Dans notre quotidien, la conscience varie d'un moment à un autre : nous sommes parfois hyper focalisés sur quelque chose ou, à l'inverse, dans les nuages. Dans ce processus, le patient peut ne plus ressentir son corps, ne plus en avoir la même perception, ou même avoir l'impression d'être hors de son corps. Le patient peut aussi déployer une force hors du commun, comme on le voit quand les gens utilisent une force musculaire qui permet de se maintenir allongé et droit entre deux chaises.
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Est-il possible que la personne ne sorte pas tout à fait de l'état dans lequel elle est plongée ?
Oui, si le soignant ne neutralise pas suffisamment l'hypnose. Alors le patient se sentira mal, ce qui n'est pas très agréable. C'est pour cela qu'il faut se méfier de l'hypnose de rue ou de certaines pseudo séances de relaxation où l’on utilise les techniques hypnotiques. Dans certaines sectes aussi, ces techniques sont utilisées pour assujettir l'autre mais sans être présentées comme telles. L'individu qui se met en hypnose change sa façon de recevoir les suggestions. Sa crédivité (NdlR : sentiment qui fait croire sans besoin de preuve) augmente alors que son raisonnement, son jugement et son analyse diminuent. L'individu est donc fragilisé.
Les hypnotiseurs qui se servent de la pratique lors de spectacles utilisent-ils les mêmes procédés qu'en médecine ?
Oui, mais l'intention diffère... Ce qui me dérange dans les spectacles, c'est que l'on maintient l'idée que c'est un pouvoir de l'un sur l'autre. Or, dans ce processus, l'hypnotiseur de foire amène sur scène des "virtuoses" de l'hypnose, mais ce n'est pas lui qui les plonge en hypnose... Autre chose qui me dérange : l'hypnose coercitive. Quand il voit que quelqu'un résiste, l’hypnotiseur s'amuse à faire agir le participant. Cela peut avoir des conséquences délétères pour l'individu, qui peut avoir l'impression d'avoir subi un viol de lui-même. S'il a été forcé de faire de l'hypnose alors qu'il pensait cela impossible, c'est très désagréable.
JONAS LEGGE
Rio-2016 / L'hypnose pour mieux pagayer - L'Est éclair
Gagner en attention et en concentration pour un effort violent mais fugace. Dans le registre de la préparation mentale, l’hypnose semble tracer son chemin dans le sillon de certains kayakistes français.Les paupières lourdes, mais l’esprit plus léger.
Certains pagayeurs de l’équipe de France de canoë-kayak en ligne ont adopté l’hypnose pour améliorer leur récupération et leur concentration, comme Maxime Beaumont et Thomas Simart, attendus aujourd’hui en finale des jeux Olympiques de Rio.
Loin des pendules qui oscillent et des magnétiseurs de music-hall, ces techniques de relaxation mentale ne sont pas inutiles dans cette discipline. C’est un sport qui réclame attention et relâchement, avec des efforts très violents (une trentaine de secondes pour un 200 m), le besoin de bien glisser sur l’eau et, pour les équipages, la nécessité de coordonner les coups de pagaie.
« L’hypnose, souvent, on imagine un pendule qui défile devant les yeux. Mais ce n’est pas du tout ça », décrypte Maxime Beaumont, vice-champion du monde de kayak monoplace (K1) sur 200 m.
Lui fait appel à des vidéos où un psychologue parle d’une voix douce, avec un vocabulaire choisi. Et le kayakiste, qui avait échoué à la quatrième place aux JO de Londres pour seulement trois centièmes, utilise cette technique pour se relaxer et mieux dormir les veilles de grands rendez-vous.
« J’ai tendance à avoir le sommeil un peu dérangé du fait du stress ou de la pression », raconte-t-il.
Le Champardennais Étienne Hubert, pas convaincu
« Généralement, on n’en parle pas trop, ce sont plutôt des choses personnelles », commente le kayakiste Sedanais Étienne Hubert, aligné sur K2 1000 m et K4 1000 m à Rio, qui garde un avis réservé sur la question.
Arrivés cinquième temps de la demi-finale du biplace 1000 m messieurs, Étienne Hubert et son compatriote Arnaud Hybois ont été éliminés. Seuls les trois premiers sont qualifiés pour la finale.
Mais l’Ardennais ne quitte pas les jeux pour autant. Demain, il concourra en K4 avec d’autres coéquipiers.
Quelles méthodes pour sortir du stress post-traumatique ? - France 3 régions Centre-Val de Loire
Agression, accident, attentat... Autant d'évènements exceptionnels qui peuvent générer un traumatisme important voire insurmontable pour certaines personnes. Elles sont victimes de stress post-traumatique. Pour guérir, la parole ne suffirait pas. Parmi les méthode pratiquées, l'hypnose. •
Délivrer des messages positifs, regarder vers l'avenir... Telle est la méthode appliquée par le psychologue et psychothérapeute Philippe Madesclaire pour aider ses patients victimes de stress post-traumatique à reprendre confiance en eux et se reconstruire. Il est adepte de l'hypnose et de la méthode EMDR, sorte d'hypnose elle aussi, mais basée sur les mouvements des yeux.
Un patient qui souffre de stress post-traumatique est en alerte permanente, sur le qui-vive. Inconsciemment, il est terrorisé à l'idée de revivre l'évènement qui l'a traumatisé. Cela devient vite invivable. Pour s'en débarasser, la méthode de l'EMDR consiste à lui faire revivre l'évènement traumatique pour mieux le combattre. Objectif, "utiliser les mouvements oculaires pour effacer les souffrances psychiques verrouillées dans le cerveau émotionnel".
Célia Mascré