Ce texte rédigé à deux mains depuis le Québec a pour but de soutenir l’importance d’une pratique autonome de l’hypnose pour réduire les douleurs chroniques.
A travers le récit de Maryse, patiente en clinique de gestion de douleur, nous allons introduire un programme d’entraînement à l’auto-hypnose qui vise à réduire les douleurs chroniques des patients et réduire la prise de médication opioïde.
LA DOULEUR CHRONIQUE
La douleur chronique est reconnue comme un diagnostic à part entière par l’Organisation mondiale de la santé. Au Canada, elle touche près de 7,63 millions de personnes, soit une personne sur quatre au cours de sa vie (1). La fréquence de ces douleurs est importante chez les personnes plus âgées, mais les douleurs peuvent aussi apparaître très tôt, un enfant sur cinq vivrait avec des douleurs qui risquent de devenir chroniques et qui pourraient avoir des répercussions sur sa vie. Les études montrent en effet que les douleurs altèrent la qualité de vie en menant à des troubles annexes, tels que des traumatismes, d’autres maladies chroniques graves, ou des problèmes de santé mentale, 85 % des patients présentant un risque de dépression sévère (2). Ces conséquences sur la santé mentale conduisent aussi à des déficits de la sphère sociale, avec des conséquences sur la scolarité et le développement biopsychosocial des enfants, des adolescents et des jeunes adultes, et des risques d’invalidité précoce, et donc de l’altération de la qualité de vie et de la vie professionnelle des adultes de moins de 65 ans.
Les difficultés associées à la qualité de vie de ces patients sont aussi liées au manque de service et aux longs délais d’attente pour accéder aux cliniques spécialisées (3). Au Québec, le délai d’attente moyen varie entre 6 mois et 5 ans pour avoir accès aux cliniques de gestion de la douleur, ce qui laisse largement l’opportunité à ces douleurs de se chroniciser, rendant plus compliquée une issue favorable pour ces patients. Ce manque de service, de traitement efficace et les longs délais d’attente conduisent une grande partie de ces patients à utiliser des médications analgésiques puissantes, comme les opioïdes. Cette consommation accrue représente un obstacle important dans l’efficacité du traitement et crée des dépendances, ce qui limite l’utilisation de ces traitements par les médecins des cliniques de gestion de la douleur, au moment opportun.
L’HYPNOSE COMME APPROCHE NON PHARMACOLOGIQUE EN GESTION DE DOULEUR
Pour réduire le nombre de patients souffrant de douleurs, des recommandations portent sur la recherche de nouvelles pistes d’intervention visant à améliorer la prise en charge des douleurs procédurales et l’organisation des soins en clinique de douleur (1). Les approches complémentaires pourraient apporter des solutions aux problèmes d’accès aux soins, de surconsommation de substances et au développement des conséquences graves associées aux douleurs, en améliorant d’une part l’accompagnement des techniques douloureuses et chirurgicales afin de réduire les risques de développement primaire post chirurgicaux, et en réduisant les risques de chronicité et les comorbidités associées aux douleurs, par le développement de programmes d’intervention. Parmi les options évoquées, l’hypnose a montré de bons niveaux d’efficacité sur les douleurs, notamment à travers l’avènement de l’hypno-analgésie. L’hypnose est à ce jour utilisée dans les salles d’opération pour exécuter des procédures douloureuses et des chirurgies mineures, qui sont habituellement effectuées soit sous anesthésie générale, sans anesthésie ou avec sédation pharmacologique minimale.
Les études ont montré de nombreux atouts à l’utilisation de l’hypnose en gestion de douleur procédurale et opératoire vis-à-vis des approches classiques. Les suggestions hypnotiques procurent une analgésie efficace pour 75 % de la population étudiée, permettent également une réduction de la consommation d’analgésiques, du temps de la procédure et de la récupération, et des niveaux de détresse émotionnelle (4). Les recherches ont également montré que l’hypnose présentait des bénéfices dans la gestion des douleurs chroniques. Des études qui visaient à comparer l’utilisation de l’hypnose à un soin standard de douleur chronique ont montré que l’hypnose présentait une efficacité significative modérée comparée aux soins standards. Une méta-analyse portant sur 13 études contrôlées a montré que l’hypnose était efficace pour réduire la douleur chronique auprès d’une grande variété de conditions de douleur chronique (5). Ces études émettent une recommandation pour améliorer l’efficacité des techniques d’hypnose, celle de former les patients à l’autohypnose pour mieux gérer leur douleur.
En lien avec ces recommandations, nous avons instauré un programme d’intervention d’autohypnose en télépratique. Ce programme est composé de cinq exercices au total qui reprennent chacun le même schéma : induction, approfondissement, travail hypnotique, suggestion post-hypnotique et retour à l’état de veille. A chaque exercice, les méthodes d’induction et d’approfondissement sont différentes pour proposer au patient d’autres façons d’induire la transe. Le travail des deux premiers exercices est centré sur un entraînement à la gestion du stress :
- 1. la technique du sac à dos qui permet de se défaire du poids du stress et de la douleur ;
- 2. le « ne rien faire » qui permet de lâcher le contrôle.
Les trois autres exercices sont spécifiquement centrés autour d’un travail hypnotique sur la douleur :
- 3. modifier l’inconfort qui consiste à visualiser et modifier une forme représentant la douleur dans une salle de contrôle imaginaire ;
- 4. la main anesthésique qui permet de déplacer du confort dans la partie du corps inconfortable ;
- 5. la méthode de Rossi qui permet de compresser l’inconfort dans une main et mobiliser les ressources dans l’autre. Ces séances d’une heure sont proposées de manière hebdomadaire par un psychologue, qui répète en boucle les cinq exercices. A chaque rencontre, des discussions de 15 minutes sont également proposées pour discuter de la pratique autonome des participants, de leurs bons coups et de leurs difficultés. Des audio-enregistrements de ces exercices sont accessibles aux patients pour faciliter cette pratique autonome.
L’HISTOIRE D’UNE PATIENTE PARTENAIRE ATTEINTE DE DOULEUR CHRONIQUE
Maryse est une patiente qui a suivi ces groupes et qui a acquis une bonne pratique de ces exercices. Elle souffre de douleur chronique primaire et secondaire depuis plus de quatre ans. Cette douleur l’affecte quotidiennement dans ses tâches domestiques, ses rencontres familiales et professionnelles. Elle l’empêche de travailler et l’oblige à faire le deuil de sa profession, de par sa présence constante et variée dans son intensité. Sa vie professionnelle s’est arrêtée à ses 54 ans. Grâce à sa force de caractère et à une bonne santé mentale, elle a réussi à manoeuvrer tant bien que mal au travers de cette période houleuse de sa vie. Un excellent support de son entourage lui a également permis de ne pas sombrer dans la maladie mentale. Tout a commencé par l’abstraction des signaux d’alarme que son corps lui envoyait : maux de dos, spasmes musculaires, chocs électriques dans la jambe gauche de plus en plus fréquents et violents, sa jambe bougeait indépendamment de sa volonté, elle ne dormait presque plus, son pied gauche fourmillait et s’engourdissait de plus en plus et la sensation de coup de couteau dans le bas du dos.
Ces maux se sont prolongés sans traitement adéquat (à l’exception de quelques séances de physiothérapie, la prise d’analgésiques vendus sans ordonnance et des exercices). La douleur, de plus en plus grande, s’est soldée par une hospitalisation d’urgence et par la prise de plusieurs médicaments puissants qui l’ont terriblement affectée. Par contre, cette prise en charge par le système de santé lui a permis de recevoir des soins d’urgence et une médication appropriée (étant donné les circonstances), lesquels ont diminué quelque peu ses douleurs et lui ont permis de retrouver le sommeil, même si ce dernier n’était pas naturel. A sa sortie de l’hôpital, elle a reçu un diagnostic de hernies discales, troubles moteurs et autres. A partir de ce jour, ses capacités ne furent réduites à pratiquement rien, et ce pendant plus d’un mois et demi à regarder le plafond de sa chambre à défaut d’être prise en charge par des spécialistes, lesquels lui auraient conseillé tout, sauf rester inactive. Il lui aurait fallu bouger, même si le moindre mouvement lui causait de grosses douleurs. Les répercussions de cette inaction furent néfastes à bien des égards : perte du tonus et de la masse musculaire, de sa mobilité, de sa souplesse.
Un arrêt aussi prolongé a causé une problématique à divers endroits : perte d’équilibre, incapable de rester debout sans aide, arthrose aux hanches, compensation physique du côté gauche de son corps vers le côté droit avec un transfert de mouvement et de poids afin de minimiser la douleur, causant ainsi des douleurs au pied droit et rendant la marche dysfonctionnelle, anticipation et appréhension de la douleur, très grande prise de médicaments, graves maux de tête et découragement par moments. La phase de douleur aiguë s’est prolongée et s’est changée en douleur chronique, car ses maux ont persisté bien au-delà du temps qui est habituellement prévu pour ce type de maladie. En attendant d’être prise en charge par une clinique spécialisée en gestion de la douleur, elle est demeurée proactive afin d’améliorer sa situation et essayer de diminuer cette douleur omniprésente (lombalgie, hernie discale, etc.). Elle a subi cinq interventions lombaires sous forme d’injection de corticoïdes dans un institut de physiatrie et suivi à la lettre la médication prescrite par son médecin de famille. Malgré ces interventions sur une période d’un an, son corps lui faisait encore endurer une souffrance qu’elle aurait voulu apaiser plus rapidement. Elle a vécu une détérioration rapide et fulgurante de ses capacités physiques et relationnelles durant plusieurs mois.
Suite à ces traitements, elle a rencontré une équipe de professionnels en clinique de gestion de la douleur. Etre admise dans cette clinique a pris plus d’un an. Lorsqu’une équipe multidisciplinaire s’est penchée sur sa douleur, elle s’est sentie comprise et accompagnée. Grâce à de nouveaux médicaments (opioïdes), des infiltrations cervicales et dorsales ainsi qu’un suivi serré en physiothérapie, cette douleur omniprésente a commencé à diminuer en intensité lentement et graduellement. Malgré les bons soins prodigués dans cette clinique, divers obstacles ont ralenti son rétablissement : le grand délai d’attente afin que son dossier soit lu ; le temps d’attente afin que les spécialistes…
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A travers le récit de Maryse, patiente en clinique de gestion de douleur, nous allons introduire un programme d’entraînement à l’auto-hypnose qui vise à réduire les douleurs chroniques des patients et réduire la prise de médication opioïde.
LA DOULEUR CHRONIQUE
La douleur chronique est reconnue comme un diagnostic à part entière par l’Organisation mondiale de la santé. Au Canada, elle touche près de 7,63 millions de personnes, soit une personne sur quatre au cours de sa vie (1). La fréquence de ces douleurs est importante chez les personnes plus âgées, mais les douleurs peuvent aussi apparaître très tôt, un enfant sur cinq vivrait avec des douleurs qui risquent de devenir chroniques et qui pourraient avoir des répercussions sur sa vie. Les études montrent en effet que les douleurs altèrent la qualité de vie en menant à des troubles annexes, tels que des traumatismes, d’autres maladies chroniques graves, ou des problèmes de santé mentale, 85 % des patients présentant un risque de dépression sévère (2). Ces conséquences sur la santé mentale conduisent aussi à des déficits de la sphère sociale, avec des conséquences sur la scolarité et le développement biopsychosocial des enfants, des adolescents et des jeunes adultes, et des risques d’invalidité précoce, et donc de l’altération de la qualité de vie et de la vie professionnelle des adultes de moins de 65 ans.
Les difficultés associées à la qualité de vie de ces patients sont aussi liées au manque de service et aux longs délais d’attente pour accéder aux cliniques spécialisées (3). Au Québec, le délai d’attente moyen varie entre 6 mois et 5 ans pour avoir accès aux cliniques de gestion de la douleur, ce qui laisse largement l’opportunité à ces douleurs de se chroniciser, rendant plus compliquée une issue favorable pour ces patients. Ce manque de service, de traitement efficace et les longs délais d’attente conduisent une grande partie de ces patients à utiliser des médications analgésiques puissantes, comme les opioïdes. Cette consommation accrue représente un obstacle important dans l’efficacité du traitement et crée des dépendances, ce qui limite l’utilisation de ces traitements par les médecins des cliniques de gestion de la douleur, au moment opportun.
L’HYPNOSE COMME APPROCHE NON PHARMACOLOGIQUE EN GESTION DE DOULEUR
Pour réduire le nombre de patients souffrant de douleurs, des recommandations portent sur la recherche de nouvelles pistes d’intervention visant à améliorer la prise en charge des douleurs procédurales et l’organisation des soins en clinique de douleur (1). Les approches complémentaires pourraient apporter des solutions aux problèmes d’accès aux soins, de surconsommation de substances et au développement des conséquences graves associées aux douleurs, en améliorant d’une part l’accompagnement des techniques douloureuses et chirurgicales afin de réduire les risques de développement primaire post chirurgicaux, et en réduisant les risques de chronicité et les comorbidités associées aux douleurs, par le développement de programmes d’intervention. Parmi les options évoquées, l’hypnose a montré de bons niveaux d’efficacité sur les douleurs, notamment à travers l’avènement de l’hypno-analgésie. L’hypnose est à ce jour utilisée dans les salles d’opération pour exécuter des procédures douloureuses et des chirurgies mineures, qui sont habituellement effectuées soit sous anesthésie générale, sans anesthésie ou avec sédation pharmacologique minimale.
Les études ont montré de nombreux atouts à l’utilisation de l’hypnose en gestion de douleur procédurale et opératoire vis-à-vis des approches classiques. Les suggestions hypnotiques procurent une analgésie efficace pour 75 % de la population étudiée, permettent également une réduction de la consommation d’analgésiques, du temps de la procédure et de la récupération, et des niveaux de détresse émotionnelle (4). Les recherches ont également montré que l’hypnose présentait des bénéfices dans la gestion des douleurs chroniques. Des études qui visaient à comparer l’utilisation de l’hypnose à un soin standard de douleur chronique ont montré que l’hypnose présentait une efficacité significative modérée comparée aux soins standards. Une méta-analyse portant sur 13 études contrôlées a montré que l’hypnose était efficace pour réduire la douleur chronique auprès d’une grande variété de conditions de douleur chronique (5). Ces études émettent une recommandation pour améliorer l’efficacité des techniques d’hypnose, celle de former les patients à l’autohypnose pour mieux gérer leur douleur.
En lien avec ces recommandations, nous avons instauré un programme d’intervention d’autohypnose en télépratique. Ce programme est composé de cinq exercices au total qui reprennent chacun le même schéma : induction, approfondissement, travail hypnotique, suggestion post-hypnotique et retour à l’état de veille. A chaque exercice, les méthodes d’induction et d’approfondissement sont différentes pour proposer au patient d’autres façons d’induire la transe. Le travail des deux premiers exercices est centré sur un entraînement à la gestion du stress :
- 1. la technique du sac à dos qui permet de se défaire du poids du stress et de la douleur ;
- 2. le « ne rien faire » qui permet de lâcher le contrôle.
Les trois autres exercices sont spécifiquement centrés autour d’un travail hypnotique sur la douleur :
- 3. modifier l’inconfort qui consiste à visualiser et modifier une forme représentant la douleur dans une salle de contrôle imaginaire ;
- 4. la main anesthésique qui permet de déplacer du confort dans la partie du corps inconfortable ;
- 5. la méthode de Rossi qui permet de compresser l’inconfort dans une main et mobiliser les ressources dans l’autre. Ces séances d’une heure sont proposées de manière hebdomadaire par un psychologue, qui répète en boucle les cinq exercices. A chaque rencontre, des discussions de 15 minutes sont également proposées pour discuter de la pratique autonome des participants, de leurs bons coups et de leurs difficultés. Des audio-enregistrements de ces exercices sont accessibles aux patients pour faciliter cette pratique autonome.
L’HISTOIRE D’UNE PATIENTE PARTENAIRE ATTEINTE DE DOULEUR CHRONIQUE
Maryse est une patiente qui a suivi ces groupes et qui a acquis une bonne pratique de ces exercices. Elle souffre de douleur chronique primaire et secondaire depuis plus de quatre ans. Cette douleur l’affecte quotidiennement dans ses tâches domestiques, ses rencontres familiales et professionnelles. Elle l’empêche de travailler et l’oblige à faire le deuil de sa profession, de par sa présence constante et variée dans son intensité. Sa vie professionnelle s’est arrêtée à ses 54 ans. Grâce à sa force de caractère et à une bonne santé mentale, elle a réussi à manoeuvrer tant bien que mal au travers de cette période houleuse de sa vie. Un excellent support de son entourage lui a également permis de ne pas sombrer dans la maladie mentale. Tout a commencé par l’abstraction des signaux d’alarme que son corps lui envoyait : maux de dos, spasmes musculaires, chocs électriques dans la jambe gauche de plus en plus fréquents et violents, sa jambe bougeait indépendamment de sa volonté, elle ne dormait presque plus, son pied gauche fourmillait et s’engourdissait de plus en plus et la sensation de coup de couteau dans le bas du dos.
Ces maux se sont prolongés sans traitement adéquat (à l’exception de quelques séances de physiothérapie, la prise d’analgésiques vendus sans ordonnance et des exercices). La douleur, de plus en plus grande, s’est soldée par une hospitalisation d’urgence et par la prise de plusieurs médicaments puissants qui l’ont terriblement affectée. Par contre, cette prise en charge par le système de santé lui a permis de recevoir des soins d’urgence et une médication appropriée (étant donné les circonstances), lesquels ont diminué quelque peu ses douleurs et lui ont permis de retrouver le sommeil, même si ce dernier n’était pas naturel. A sa sortie de l’hôpital, elle a reçu un diagnostic de hernies discales, troubles moteurs et autres. A partir de ce jour, ses capacités ne furent réduites à pratiquement rien, et ce pendant plus d’un mois et demi à regarder le plafond de sa chambre à défaut d’être prise en charge par des spécialistes, lesquels lui auraient conseillé tout, sauf rester inactive. Il lui aurait fallu bouger, même si le moindre mouvement lui causait de grosses douleurs. Les répercussions de cette inaction furent néfastes à bien des égards : perte du tonus et de la masse musculaire, de sa mobilité, de sa souplesse.
Un arrêt aussi prolongé a causé une problématique à divers endroits : perte d’équilibre, incapable de rester debout sans aide, arthrose aux hanches, compensation physique du côté gauche de son corps vers le côté droit avec un transfert de mouvement et de poids afin de minimiser la douleur, causant ainsi des douleurs au pied droit et rendant la marche dysfonctionnelle, anticipation et appréhension de la douleur, très grande prise de médicaments, graves maux de tête et découragement par moments. La phase de douleur aiguë s’est prolongée et s’est changée en douleur chronique, car ses maux ont persisté bien au-delà du temps qui est habituellement prévu pour ce type de maladie. En attendant d’être prise en charge par une clinique spécialisée en gestion de la douleur, elle est demeurée proactive afin d’améliorer sa situation et essayer de diminuer cette douleur omniprésente (lombalgie, hernie discale, etc.). Elle a subi cinq interventions lombaires sous forme d’injection de corticoïdes dans un institut de physiatrie et suivi à la lettre la médication prescrite par son médecin de famille. Malgré ces interventions sur une période d’un an, son corps lui faisait encore endurer une souffrance qu’elle aurait voulu apaiser plus rapidement. Elle a vécu une détérioration rapide et fulgurante de ses capacités physiques et relationnelles durant plusieurs mois.
Suite à ces traitements, elle a rencontré une équipe de professionnels en clinique de gestion de la douleur. Etre admise dans cette clinique a pris plus d’un an. Lorsqu’une équipe multidisciplinaire s’est penchée sur sa douleur, elle s’est sentie comprise et accompagnée. Grâce à de nouveaux médicaments (opioïdes), des infiltrations cervicales et dorsales ainsi qu’un suivi serré en physiothérapie, cette douleur omniprésente a commencé à diminuer en intensité lentement et graduellement. Malgré les bons soins prodigués dans cette clinique, divers obstacles ont ralenti son rétablissement : le grand délai d’attente afin que son dossier soit lu ; le temps d’attente afin que les spécialistes…
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DAVID OGEZ
PhD, psychologue, professeur adjoint à l’université de Montréal. D’origine belge, il a été formé à l’hypnose auprès d’Yves Doutrelugne, et a instauré cette pratique à Bruxelles en oncologie médicale. Aujourd’hui il travaille à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal, en clinique de gestion de douleur. En parallèle de cette pratique clinique, il mène des recherches portant sur les effets de l’hypnose en milieu médical et est auteur de plusieurs articles scientifiques
MARYSE AUBIN
Citoyenne canadienne native du Québec. Elle a passé sa vie dans le milieu scolaire comme étudiante (Laval et université de Sherbrooke) et finalement comme titulaire au primaire (Montréal). Elle aime apprendre, comprendre et découvrir. Globe-trotter lors des grandes vacances estivales, elle voyage à l’étranger avec son conjoint. Elle est atteinte de douleurs chroniques depuis 2018 et pratique l’autohypnose dans ses soins au quotidien.
PhD, psychologue, professeur adjoint à l’université de Montréal. D’origine belge, il a été formé à l’hypnose auprès d’Yves Doutrelugne, et a instauré cette pratique à Bruxelles en oncologie médicale. Aujourd’hui il travaille à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal, en clinique de gestion de douleur. En parallèle de cette pratique clinique, il mène des recherches portant sur les effets de l’hypnose en milieu médical et est auteur de plusieurs articles scientifiques
MARYSE AUBIN
Citoyenne canadienne native du Québec. Elle a passé sa vie dans le milieu scolaire comme étudiante (Laval et université de Sherbrooke) et finalement comme titulaire au primaire (Montréal). Elle aime apprendre, comprendre et découvrir. Globe-trotter lors des grandes vacances estivales, elle voyage à l’étranger avec son conjoint. Elle est atteinte de douleurs chroniques depuis 2018 et pratique l’autohypnose dans ses soins au quotidien.
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N°67 : Novembre / Décembre 2022 / Janvier 2023
- Dans un très beau texte, drôle et subtil, Virginie Lagrée rend hommage à la créativité et à l’éthique des familles d’accueil thérapeutique adultes. Elle nous montre, à partir de nombreux exemples, toutes les stratégies développées par ces familles, en lien avec une fine observation des relations tissées au fil de la vie quotidienne. Connaissant bien la pratique de l’accueil familial, devant la qualité de la prise en charge de tous ces patients, pour la plupart psychotiques, on peut s’étonner du peu de services de cette nature dans la psychiatrie publique. Un joli moment d’émotion et de réflexion sur la capacité de chacun à faire confiance à son inconscient.
- Julien Betbèze : Edito : Didier Michaux, chercheur et passeur de l’hypnose
- Quel plaisir d’accueillir dans ce n°67 la réflexion de Dominique Megglé sur la manière de comprendre la psychopathologie à partir de l’hypnose. Il décrit dans les peurs névrotiques le rôle majeur de la peur de l’oubli, de la peur de la nouveauté, et le rôle de l’hypnose profonde pour les traverser. Il souligne l’importance de la ratification et de la qualité relationnelle et développe une hypnopathologie passionnante sur la compréhension de ces différents troubles psychiatriques.
- Michel Ruel nous fait part de son expérience sur le travail avec les endeuillés. Il souligne l’inventivité des hypnothérapeutes français pour retrouver un lien avec les personnes disparues, lien indispensable pour faire un travail de deuil et favoriser un nouveau départ.
- Bogdan Pavlovici nous fait découvrir une approche novatrice en pédopsychiatrie pour rentrer en contact et faire lien avec tous ces enfants réticents qui peinent à s’investir dans une dynamique de soins. A travers l’histoire de Nicolas, 9 ans, il décrit le rôle de la transe hypnotique dans l’écriture des lettres envoyées par le thérapeute, et leur effet thérapeutique en retour chez l’enfant et sa famille.
En couverture : Lisa Bellavoine : Créer le regard
Espace Douleur douceur
. Gérard Ostermann : Edito : Les arbres de l’infinie douleur
. Dans « Douleur d’amputation », Véronique Betbèze détaille les deux séances d’hypnose qui lui ont permis de remettre en mouvement un patient amputé.
. Magali Farrugia nous explique comment l’hypnose peut compléter l’accompagnement d’une patiente en soins palliatifs et détaille les séances avec une patiente atteinte d’un cancer de l’estomac. Un chemin vers les étoiles.
. David Ogez et Maryse Aubin nous invitent à pratiquer l’autohypnose. A travers le récit de Maryse, patiente en clinique de gestion de la douleur au Québec, nous apprenons comment un programme d’entraînement à l’autohypnose qui vise à réduire les douleurs chroniques des patients et réduire la prise en charge de médication opioïde est mis en place.
. Un hommage à Didier Michaud, chercheur et passeur de l’hypnose qui vient de nous quitter. Isabelle Ignace, Yves Halfon, Jean-Marc Benhaiem, Brigitte Lutz, François Thioly, Gaston Brosseau, Sophie Cohen.
Rubriques :
. Quiproquo : Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed : Le deuil
Culture du monde :
. Nicolas D’Inca : Se libérer du paradoxe – Du zen à l’école de Palo Alto
. Bonjour et après : Sophie Cohen : Le poids du couple… gagner en légèreté
Les grands entretiens : Rubin Battino interviewé par Gérard Fitoussi
Crédit Photos © Lise Bellavoine
- Dans un très beau texte, drôle et subtil, Virginie Lagrée rend hommage à la créativité et à l’éthique des familles d’accueil thérapeutique adultes. Elle nous montre, à partir de nombreux exemples, toutes les stratégies développées par ces familles, en lien avec une fine observation des relations tissées au fil de la vie quotidienne. Connaissant bien la pratique de l’accueil familial, devant la qualité de la prise en charge de tous ces patients, pour la plupart psychotiques, on peut s’étonner du peu de services de cette nature dans la psychiatrie publique. Un joli moment d’émotion et de réflexion sur la capacité de chacun à faire confiance à son inconscient.
- Julien Betbèze : Edito : Didier Michaux, chercheur et passeur de l’hypnose
- Quel plaisir d’accueillir dans ce n°67 la réflexion de Dominique Megglé sur la manière de comprendre la psychopathologie à partir de l’hypnose. Il décrit dans les peurs névrotiques le rôle majeur de la peur de l’oubli, de la peur de la nouveauté, et le rôle de l’hypnose profonde pour les traverser. Il souligne l’importance de la ratification et de la qualité relationnelle et développe une hypnopathologie passionnante sur la compréhension de ces différents troubles psychiatriques.
- Michel Ruel nous fait part de son expérience sur le travail avec les endeuillés. Il souligne l’inventivité des hypnothérapeutes français pour retrouver un lien avec les personnes disparues, lien indispensable pour faire un travail de deuil et favoriser un nouveau départ.
- Bogdan Pavlovici nous fait découvrir une approche novatrice en pédopsychiatrie pour rentrer en contact et faire lien avec tous ces enfants réticents qui peinent à s’investir dans une dynamique de soins. A travers l’histoire de Nicolas, 9 ans, il décrit le rôle de la transe hypnotique dans l’écriture des lettres envoyées par le thérapeute, et leur effet thérapeutique en retour chez l’enfant et sa famille.
En couverture : Lisa Bellavoine : Créer le regard
Espace Douleur douceur
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. Dans « Douleur d’amputation », Véronique Betbèze détaille les deux séances d’hypnose qui lui ont permis de remettre en mouvement un patient amputé.
. Magali Farrugia nous explique comment l’hypnose peut compléter l’accompagnement d’une patiente en soins palliatifs et détaille les séances avec une patiente atteinte d’un cancer de l’estomac. Un chemin vers les étoiles.
. David Ogez et Maryse Aubin nous invitent à pratiquer l’autohypnose. A travers le récit de Maryse, patiente en clinique de gestion de la douleur au Québec, nous apprenons comment un programme d’entraînement à l’autohypnose qui vise à réduire les douleurs chroniques des patients et réduire la prise en charge de médication opioïde est mis en place.
. Un hommage à Didier Michaud, chercheur et passeur de l’hypnose qui vient de nous quitter. Isabelle Ignace, Yves Halfon, Jean-Marc Benhaiem, Brigitte Lutz, François Thioly, Gaston Brosseau, Sophie Cohen.
Rubriques :
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